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France Logistique 2025 : les objectifs pour les PME / ETI

, par La rédaction

La Stratégie nationale « France Logistique 2025 » avance. Un nouveau document cadre, récemment publié, présente les 58 objectifs et les 248 actions que l’Etat entend mettre en œuvre pour « faire de la France un pays leader dans ce domaine ». Pour le Ministère chargé des transports, « il doit constituer une base à partir de laquelle une dynamique collective est proposée aux acteurs concernés par les enjeux de la logistique ». Dans cette optique, Stratégies Logistique détaille, quasi in extenso, les objectifs affichés et les actions proposées, thématique par thématique. Les PME sont aujourd’hui au cœur des attentions.

Les auteurs considèrent que les entreprises donneurs d’ordres, en particulier les PME-ETI, ne profitent pas des bénéfices d’une gestion compétitive et maitrisée des opérations sur leur chaine logistique. D’une part, la majorité des PME-ETI n’a pas accès aux outils et techniques d’organisations performantes de gestion de l’ensemble des flux, aux financements pour des investissements techniques et organisationnels. D’autre part, la majorité des PME-ETI n’a pas accès à des offres de service en capacité de répondre à leurs besoins spécifiques en supplychain management. Partant de ce constat, des objectifs de la stratégie leur sont particulièrement destinés.
Premier d’entre eux : « créer les conditions favorables à la performance des entreprises à travers la promotion des meilleures pratiques en logistique et supplychain management ». Pour cela, le document-cadre propose de mettre en œuvre des aides financières à destination des PME et des ETI, mais aussi de promouvoir la constitution d’un réseau, qui pourrait être associé à un label (dont le nom proposé serait « Pôle France Supply Chain Excellence ») pour certifier les acteurs tout en leur donnant en contrepartie l’obligation de travailler ensemble (publications, événements internationaux, formations certifiantes…). Toujours dans cette idée de partage de bonnes pratiques, le Ministère veut encourager la création de communautés autour de la thématique de « performance logistique » de partage d’expériences, laissant aux PME une large place pour s’investir ou apprendre.
Autre objectif évoqué dans le document-cadre, la création « des conditions favorables pour que les entreprises se développent dans un système logistique compétitif et durable et s’insèrent à tous les niveaux des chaînes logistiques ». Le Ministère veut ainsi encourager le regroupement et la mutualisation logistique de PME/ETI d’un même bassin d’emplois dans une logique collaborative. Une plus grande coopération à l’échelle des territoires entre les grands groupes (qui ont accès aux marchés mondiaux) et les PME locales permettrait de mieux les intégrer dans une dynamique de développement et de leur proposer des outils logistiques pour leur développement à l’export.
Le document-cadre veut aussi favoriser le développement des entreprises à l’international à travers l’amélioration de la performance des opérations logistiques et du supplychain management. Le document propose ainsi d’agir sur la réglementation et le droit des affaires, sur les pratiques interentreprises et les usages en matière de commerce international pour développer des relations de confiance plus larges entre les entreprises. Il veut aussi apporter aux ETI, un accompagnement personnalisé dans les solutions à mettre en œuvre en matière de performance logistique à l’international et mettre en place une plateforme mutualisée proposant notamment des informations marketing, incluant le service, et la consolidation des flux effectifs, les cas de bonnes pratiques pour accompagner le développement de l’export des PME / ETI.
Enfin, le document cadre entend créer les conditions favorables pour un accompagnement privilégié des PME/ETI à fort potentiel de croissance. Dans ce cadre, les propositions visent à ajouter un volet performance logistique au dispositif « Accélérateur PME » pour sensibiliser les entreprises aux enjeux de la logistique dans son organisation opérationnelle (tableau de bord logistique) et à lancer un programme d’actions de sensibilisation et de soutien auprès des PME/ETI (par exemple Fonds Régionaux d’Aide au Conseil), et le déployer au niveau local. Les actions pourraient porter sur la formation initiale et continue, les meilleures pratiques, la présentation des acteurs ayant vocation à dynamiser l’action logistique (pôles, clusters, consultants certifiés…).
Le Ministère veut en parallèle soutenir et accompagner le financement des PME / ETI par une meilleure efficacité de leur supplychain. Pour cela, est prévu le lancement d’un grand programme de soutien et de développement des initiatives en matière de « financement de la supplychain » (« Supply Chain Finance ») qui pourrait fédérer des pôles de compétitivité (Finance Innovation), grandes entreprises de plusieurs filières et associations professionnelles (logistique, finance & crédit, aéronautique, automobile…). Le groupe de travail veut développer un observatoire des pratiques et des besoins de financement de la supplychain, en élargissant l’observatoire sur les délais de paiement et en y intégrant les acteurs de la logistique. _ Autre action envisagée : faire émerger et développer des programmes de formation spécifique « Logistique & Finance » à la fois au niveau Master (grandes écoles d’ingénieurs et de commerce, instituts de formation..) et en cycle continu, à l’instar des nouveaux programmes de « Supply Chain Finance » qui se sont développés aux Etats-Unis et en Europe. Le document cadre évoque aussi l’innovation dans la recherche de modèle / outil d’analyse prédictive des risques opérationnels et financiers de la supplychain, en s’appuyant sur les technologies « cloud » et « big data ». Le financement d’un programme de recherche spécifique sur l’utilisation de la technologie en rupture « blockchain » pour dématérialiser et sécuriser les transactions opérationnelles et financières (crédit, paiement, recouvrement) dans un réseau de supplychain est aussi évoqué. Il s’agira en parallèle de tirer parti des évolutions réglementaires pour créer des produits obligataires spécifiquement dédiés au financement du BFR opérationnel à l’échelle d’une PME-ETI. Le Ministère veut aussi fédérer une initiative réunissant des représentants des prestataires logistiques, banques, assurances, BPI, fonds régionaux sur le développement de nouvelles offres / métiers intégrant la gestion des flux physiques, flux de trésorerie, couverture des risques opérationnels et des risques de crédit. Enfin, il s’agira d’étendre les programmes de recherche aux dimensions stratégiques (neutralité, confiance, modèles économiques responsables) afin d’offrir en temps utile de véritables alternatives socialement responsables et durables aux modèles importés.
Autre axe de progrès : le placement des données logistiques au cœur de la transition numérique des PME. Pour cela, le Ministère entend s’assurer de la mise en place d’un socle pédagogique portant sur le numérique et les échanges de données logistiques dans l’ensemble des formations logistiques dispensées en France. Il veut encourager le développement de passerelles entre solutions et systèmes existants pour permettre aux acteurs de la supplychain d’échanger plus facilement des données, à l’instar de l’action Norm@fret. Le Ministère veut définir le statut juridique des données et objectiver les enjeux d’une valorisation des données et en même temps encourager les PME à mieux valoriser les données logistiques dont elles disposent, notamment en les partageant sur des plateformes collaboratives. La contribution à la diffusion et la notoriété des outils simples et des méthodes reconnues d’organisation et de processus des PME pour améliorer leur activité logistique (de la commande à la prise en mains finale de son bien par le consommateur final, « from click to possession ») est évoquée. Enfin, le Ministère veut accompagner les PME à s’insérer par exemple dans des chaînes logistiques numériques interopérables.

Conférence nationale sur la logistique – Document-cadre pour une Stratégie nationale « France logistique 2025 » - Janvier 2017

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