Stratégies Logistique n° 169
L’IA et le coursier
Le commerce a toujours cherché à prévoir ce que ses clients allaient bien pouvoir lui acheter, afin d’approvisionner ses rayons ou ses catalogues en ligne au plus juste et au plus vite. Jusqu’alors il l’a fait, avec l’idée qu’une prévision étant nécessairement fausse, l’incertitude sur la mesure constituerait le fonds de commerce des soldeurs.
En réduisant considérablement cette incertitude, l’intelligence artificielle bouleverse l’ancien ordre des choses. Il suffit de lui donner les bonnes informations en quantité suffisante, et elle prévoit avec une précision inusitée dans la logistique. Mieux, elle se construit sa propre expérience... mais à partir de la réalité.
Car un algorithme d’IA n’invente rien, c’est une formidable machine statistique. Il tire son savoir des historiques de consommation qu’il revisite en permanence sur des mailles de temps de plus en plus réduites, en croisant des critères qui ont paru à son auteur modéliser le mieux un acte d’achat (voir notre enquête page 32).
« Un algorithme d’IA n’invente rien, c’est une formidable machine statistique qui tire son savoir des historiques qu’il revisite en permanence sur des mailles de temps de plus en plus réduites. »
Mais cela devrait suffire à bouleverser les supply-chains, du simple fait que cette prédictibilité en cours d’acquisition sur les ventes produit un choc en retour vers l’amont, où chacun doit à son tour prévoir encore mieux, encore plus vite, de façon à permettre aux autres acteurs de le faire aussi. Les flux d’informations structurées se croisent à l’infini, presque simplement désormais. Le paradoxe est qu’une prévision des ventes plus performante pourrait permettre de relocaliser des stocks tampons là où ils seront nécessaires. C’est du moins ce que suggèrent aujourd’hui les tenants du DDMRP*.
Que vient faire le coursier dans cette histoire ? Il n’a qu’à pédaler ! Certes ! Mais s’il ne le faisait pas, tout ce qui a été mis en œuvre un peu plus haut dans la supply-chain, intelligence artificielle comprise, pour satisfaire la diversité de la demande des internautes, n’aurait servi à rien.
En effet, pour un nombre croissant d’entre eux, notamment au cœur des grandes villes, les produits vendus sur Internet sont livrés très vite, si possible à domicile, voire remis en main propre. Or, pour atteindre des délais de livraison désormais exprimés en H+, les réseaux de livraison de colis n’ont d’autre choix que de massifier jusqu’au plus près des consommateurs, de façon à rendre efficace l’action du seul mode de livraison réellement performant sur les derniers mètres : le coursier (voir notre enquête page 60).
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Sommaire
DECOUVRIR
- 3 Edito
- 6 Stratégie
- 8 Développement durable
- 10 En mouvement
Michel Gaté, directeur général de l’AUTF - 11 Économie
- 12 Entreprise
Avec le rachat de Dispeo, Hopps Group se structure
XPO et Alstef accompagnent l’automatisation de Mars France - 20 Infrastructures
- 22 Site du mois
Kramp, un distributeur logisticien
PARTAGER-COMPRENDRE
- 26 Reportage
ID Logistics crée un campus de l’innovation
Misako se met à la RFID - 32 Intelligence artificielle
Pour continuer de comprendre les supply-chains - 42 Enquête GMS
Grande distribution : une décennie de transformation(s) - 51 Publirédactionnel
Les nouveautés du SITL
APPROFONDIR
- 60 Messagerie express
Les réseaux de messagerie et l’express, spécialisés dans la livraison de petits colis, doivent inventer aujourd’hui une logistique des derniers mètres au cœur des villes. La principale solution consiste à prolonger la mutualisation, et donc la massification des flux, jusqu’au plus près des destinataires.
ACHETER
- 73 Écosolutions
- 82 Index des sociétés