La Poste industrialise la consigne

Pickup était déjà le leader en France du point relais avec pas moins de 7350 points de dépose dans des commerces de proximité. Mais ces commerces disposent d’espaces de stockage limités à environ 40 colis. Pour passer au stade supérieur, Pick Up a innové en partenariat avec la SCNF avec la mise en service de Pickup Station. 110 consignes automatiques de retrait de colis ont ainsi été installées dans des gares Sncf d’Ile de France et dans les centres commerciaux. 500 consignes supplémentaires sont prévues dans les grandes villes de France d’ici fin 2015 et 1000 fin 2016. Plus de 4 000 colis ont été livrés dans ces consignes sécurisées et accessibles de 5h du matin à 1h du matin 24/24.
La consigne permettait ainsi de dépasser le stade des 40 colis jusqu’à 100 colis, mais rarement au delà sans avoir à multiplier la surface attribuée à ces consignes. Comment aller plus loin ? En automatisant le process et en mettant le colis au centre de celui-ci avec le concept du Pickup Store qui repose sur une logistique simple mais éprouvée. Une commande sur internet auprès des 15 plus grands webmarchands permet en effet de choisir son transporteur dont Chronopost, aussi filiale du groupe La Poste.
L’expressiste donne la possibilité de faire livrer son colis dans l’un des trois Pickup Store des gares Saint Lazare, Evry Courcouronnes et Ermont Eaubonne. Pour ce faire, un code à barres 2D est envoyé sur le téléphone portable du destinataire du colis. Une fois dans le « magasin », le client approche son portable d’une des bornes de lecture pour identification du colis. Le signal reçu déclenche une armoire de stockage verticale (de Kardex) disposant de 900 positions. Sachant que le colis peut être stocké plusieurs jours, cela donne au système une capacité théorique bien au delà jusqu’à 400, voire 500 colis par jour.
Voilà comment Pickup est arrivé à dépasser ce cap des 100 colis traités dans des lieux ultrafréquentés : pas mois de 450 000 voyageurs transitent par la gare Saint Lazare chaque jour. Cependant ce business model ne tient pas en soi parce qu’il nécessite du personnel de manutention des colis (6 personnes à Saint Lazare). Or le colis ne génère pas suffisamment de valeur ajoutée pour rendre ce modèle rentable. Voilà pourquoi le Pickup Store intègre une zone de shopping proposant la vente de vin et de chocolats et prochainement de prestations de pressing, cordonnerie ou de clefs minute. Et comme dans un aéroport, un espace permet de se reposer et de surveiller du coin de l’oeil le départ de son train sur un écran.
Le Pickup Store est donc un concept global qui devra faire ses preuves avant d’être généralisé. « Il n’y en aura pas plus de 50 magasins à terme en France », table digo Magdalénat, président de pickup. Avec ce concept, La Poste effectue en tout cas un tournant vers le B2C, voire le C2C puisqu’il permet à des particuliers d’échanger des colis. Le mariage du e-commerce, du commerce et de la logistique automatisée aboutit ici à un stade assez ultime.