
En 2021, une étude d’Oliver Wyman sur l’impact économique et environnemental de l’e-commerce en Europe livrait une conclusion contre-intuitive : la vente physique de produits non alimentaires génère entre 1,5 et 2,9 fois plus de CO2 que l’e-commerce. Une moyenne qui tient compte des différents types de produits achetés, des comportements de consommation (mode de déplacement, achats groupés, etc.) et du mix énergétique des pays étudiés. L’identité du commanditaire de l’étude, Amazon, avait quelque peu troublé les esprits…
Deux ans après, l’Ademe reprend le flambeau sur le marché français en publiant fin avril une étude, Commerce en ligne : impacts environnementaux de la logistique, des transports et des déplacements.
Pendant un an et demi, l’agence environnementale a remis à plat les émissions carbone de la commande à la destination finale, incluant les emballages, le numérique, le traitement sur les sites logistiques, l’acheminement des transporteurs, les déplacements des consommateurs, le tout croisé avec une analyse bibliographique et des échanges avec les e-commerçants.
L’e-commerce peut être plus vertueux que l’achat en magasin.
Le résultat est sans appel, il n’est pas possible de trancher ! Aucun mode de consommation n’est systématiquement plus vertueux qu’un autre : l’e-commerce peut être plus favorable que l’achat en magasin, idem pour la livraison à domicile versus en point de retrait, et même le J+1 versus le J+3. Dans l’exemple d’une paire de chaussures, 14 scénarios ont été étudiés. Il en ressort que le bilan carbone de l’achat en magasin est défavorable, sauf à prendre son vélo ou bien si le colis a été acheminé par avion.
De quoi battre en brèche des idées reçues dans le cas d’un achat unique.
Si ces résultats nuancés ne surprendront pas les logisticiens, l’étude pose les bases d’une évaluation objective du bilan carbone de nos modes de consommation. L’Ademe ambitionne en effet de donner à chacun les moyens de connaître l’impact environnemental et sociétal des produits qu’il achète, logistique incluse.
Pour cela, elle lance un calculateur en ligne très poussé, Ecobalyse, prenant en compte l’impact CO2 du produit sur son cycle de vie complet, mais aussi une dizaine de critères environnementaux et sociétaux. Un projet qui s’inscrit dans le cadre de l’éco-score sur les vêtements et l’alimentation, qui sera obligatoire au 1er janvier prochain. De quoi inspirer les start-up de la data, et peut-être donner naissance à un futur Yuka de la livraison e-commerce.
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Feuilletez un extrait de ce numéro :
Sommaire
DECOUVRIR
- 3 Édito
- 6 L’événement
Quick commerce, la fin d’un modèle de livraison ? - 8 Développement durable
Lidl, Altens, Cabka, Ovrsea, etc. - 12 Entreprise
JO, Adameo, Bolloré Logistics, SITL, etc. - 18 Reportage
Continental France rationalise sa distribution intralogistique
PARTAGER-COMPRENDRE
- 22 Couplage automatique numérique
Le fret ferroviaire européen mise sur l’attelage automatique - 26 Livraison collaborative
La livraison collaborative emballe les commerçants et les particuliers
APPROFONDIR
- 32 Les 200 start-up qui disruptent les supply chains
Pour son 200e numero, la rédaction de Stratégies Logistique a choisi de mettre à l’honneur 200 chevilles ouvrières de l’innovation logistique tricolore.
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- 48 Panorama APS
- 72 Systèmes automatisés