Nouveau point de départ ?

Deux ans après le début de la pandémie de Covid, une nouvelle épreuve frappe nos sociétés, et par-dessus tout le peuple ukrainien. Personne n’avait anticipé une guerre en Ukraine. La stupeur a été immédiate devant ce désastre humanitaire. Son ampleur et ses conséquences sur l’équilibre géopolitique mondial restent inconnues à l’heure où ces lignes sont écrites.

D’ores et déjà, les cellules de crise ont été réactivées dans les entreprises les plus touchées pour analyser ce scénario imprévu, mettre en sécurité le personnel et poursuivre les activités essentielles. Les logisticiens, spécialistes de la gestion de l’aléa, le mot paraît faible, ont eux aussi été pris de court. Un conflit ne faisait pas partie du top 10 du baromètre des risques supply chain du cabinet Kyu paru en février. Cette deuxième crise hors du champ économique confirme les fragilités des supply chains. Son impact potentiellement plus grand sur l’économie pourrait déclencher ou accélérer de nouvelles pratiques dans au moins trois directions.

Cette deuxième crise hors du champ économique confirme les fragilités des supply chains.

Tout d’abord, le risque géopolitique pèse désormais sur les approvisionnements, comme l’a révélé la dépendance de pans entiers de l’industrie française aux métaux russes. Une faiblesse qui pousse à une plus grande diversification géographique du sourcing. Et si la relocalisation de la production reste une stratégie de long terme, l’option intermédiaire de raccourcir les chaînes logistiques par le nearshoring gagne en pertinence, par exemple au Maroc comme développé dans ce numéro.

Ensuite l’envolée du prix des énergies, qui pourrait durer, joue en faveur d’une accélération de la transition écologique, contrainte, en particulier la décarbonation du transport. Compte tenu de l’inflation déjà bien installée, les temps s’annoncent difficiles pour les transporteurs en particulier. Enfin, les tensions géopolitiques actuelles ont accentué l’inquiétude face au risque cyber. Plus que jamais, les supply chains doivent aussi s’assurer de la résilience de leurs maillons numériques.

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