Le prestataire logistique affiche de bons résultats pour 2006 et ambitionne 40% de croissance sur les trois prochaines années.
Pierre Blayau, pdg de Geodis, a des raisons de se satisfaire : avec un résultat opérationnel supérieur à 100 millions d’euros (103) et un résultat net en progression de 50% à 48,4 millions d’euros, il balaie de la main les mauvais souvenirs des pertes opérationnelles lourdes de 2001, lorsqu’il prend la tête de la filiale de la Sncf spécialisée dans le transport et la logistique. L’endettement est en forte baisse à 157 millions d’euros (pour 33 millions d’euros de capiteux propres), « le plus bas niveau qu’ait jamais connu Geodis » et l’activité est bonne puisque le groupe a enregistré une croissance de son chiffre d’affaires de 5,3% en 2006.
Une croissance excellente pour la messagerie et l’express, en hausse de 8%, pour le forwarding après le rachat de TFM mais plus ralentie pour le transport (+2%) et nulle dans la logistique, cette dernière étant « la colonne vertébrale de nos activités », selon les termes de Pierre Blayau. Un tassement lié à l’arrêt du contrat Philips en Hongrie, du contrat Carrefour en Corée et à la baisse structurelle de l’activité high tech. Geodis a ainsi subi un manque à gagner de 80 millions d’euros liés à la perte de contrats. A comparer avec un gain de 164 millions d’euros de nouveaux contrats remportés notamment en Italie ou avec Fedex. La logistique intenationale est d’aileurs en croisance de 3,9%, passant de 1,513 à 1,572 millions d’euros. « Les flux internationaux sont le moteur de la croissance », estime-t-il.
Par zone, la France reste le pré carré du prestataire logistique où « le mot d’ordre est à l’internationalisation mais aussi à la défense des positions françaises pour conserver le leadership ». Des investissements seront ainsi réalisés dans le domaine de la messagerie à Lyon et en région parisienne avec l’élargissement des plates-formes et la modification du plan de transport, compte tenu du passage au 90 des camions de livraison. Mais la filiale Euromatic, spécialisée dans la logistique des produits lourds, constitue un sujet de préoccupation.
En Europe, la situation est à « l’équilibre pour la 1ère fois depuis plusieurs semestres », explique Alain Picard, directeur financier du groupe qui y réalise 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires. L’Italie est redressée mais il y a dégradation du résultat opérationnel en Espagne où l’intégration d’Ibercondor a généré des pertes. Et Geodis voudrait progresser dans la messagerie en Europe où les performances sont estimées encore insuffisantes. Enfin le reste du monde connaît une croissance de 21,6% grâce à la Chine et à la Corée.
Geodis ambitionne en tout cas une croissance de 40% entre 2007 et 2009 et se dote d’une nouvelle organisation par métiers (groupage, overseas, logistique et route) dans laquelle le pilotage de la Supply Chain pourrait prendre son importance. Les détails de cette organisation dont nous aurons désormais les résultats officiels, seront dévoilés le 30 mars prochain.
