Réforme portuaire, acte II

Depuis le rapport de la Cour des Comptes très pessimiste à l’égard de « la compétitivité des ports français face aux mutations du transport maritime à l’été 2006 », le sujet était devenu très sensible. Lundi 14 janvier, le premier ministre François Fillon et le secrétaire d’Etat aux transports Dominique Bussereau ont enfin répondu aux attentes du secteur en annonçant la réforme des ports. Si celle de 1992 avait vu les dockers transférés vers le secteur privé, la nouvelle réforme vise les manutentionnaires et notamment les grutiers. Il ne devrait ainsi plus y avoir de rupture entre le déchargement des marchandises par les grutiers et la manutention à terre par les entreprises de dockers. La CGT n’y est pas mieux disposée qu’à l’époque. Néanmoins, le gouvernement, ainsi représenté, a d’une part affirmé sa détermination à mettre en œuvre la réforme. Et d’autre part, a déjà posé plusieurs principes et décisions qui doivent guider le chantier à venir. Vu le retard pris par nos ports nationaux face aux grands ports mondiaux et dans un contexte de forte croissance de l’activité maritime mondiale, le gouvernement s’engage à travailler en concertation avec tous les acteurs, à clarifier ce qui peut ou doit relever du secteur public ou du secteur privé, à adapter les statuts de gouvernance et à permettre les investissements nécessaires. Cette annonce a été saluée par Armateurs de France, l’Institut français de la Mer, le Cluster maritime français et le bureau de promotion du cabotage maritime, entre autres professionnels du secteur. Un projet de loi devrait être voté au printemps. M.M.