Le baromètre QIMA du premier trimestre 2019 montre un changement de stratégie dans les sources d’approvisionnement.
30% des entreprises internationales interrogées par QIMA détournent leurs sources d’approvisionnement de la Chine : la guerre commerciale produit ses effets sur les grands groupes.
Tel est l’un des enseignements de la première étude trimestrielle de 2019 de QIMA (anciennement AsiaInspection), concernant les stratégies d’approvisionnement des grandes entreprises mondiales. Les grands groupes sont diversifient de plus en plus géographiquement, notamment au niveau des sources d’approvisionnement.
Vietnam, Indonésie, Turquie, Cambodge...
Ça ne veut pas dire que la Chine dégringole. QIMA constate en effet que la demande chinoise est toujours forte s’agissant des inspections sur site (+8,5% en 2018), mais les entreprises mondiales se tournent désormais vers d’autres pays fournisseurs comme le Vietnam, l’Indonésie, la Turquie, le Cambodge ...
Un tiers des entreprises clientes de QIMA ont prévu de déplacer leurs sources d’approvisionnement de la Chine vers d’autres pays tandis que 75% d’entre elles ont déjà mis en place une stratégie de « sourcing » multi-pays, indique le baromètre. Parallèlement, QIMA observe des hausses très importantes de demandes de contrôle qualité dans des pays comme l’Indonésie ou le Cambodge (+50% par rapport à 2017).
Un contexte de guerre commerciale
« Dans un contexte tendu de guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, les grandes marques et importateurs prennent les devants afin de réduire les risques de pertes de marge liées aux hausses des tarifs douaniers, analyse Sébastien Breteau, le président de QUIMA. Si la Chine reste un fournisseur clef pour les entreprises mondiales du fait de la solidité de ses infrastructures, ces dernières n’hésitent plus à s’approvisionner auprès d’autres marchés asiatiques ou plus proches de leur siège, comme au Maghreb pour les marques européennes ou au Mexique et en Amérique centrale pour les Etats-Unis. Ce mouvement a toutes les chances de perdurer en 2019, et d’affecter à terme l’économie chinoise. »
Par ailleurs, le baromètre QIMA livre des résultats inquiétants concernant la conformité des produits. « La Chine affiche par exemple des résultats en nette détérioration, 25% des productions inspectées étant rejetées pour des niveaux de qualité non acceptables, tous secteurs confondus, soit une hausse de 16% par rapport à 2017. »