Le foncier étant rare et cher près des métropoles, des zones logistiques apparaissent un peu partout en France, et parfois, à quelques centaines de mètres d’habitation. Provoquant l’opposition des riverains.
Le phénomène s’est accentué avec l’objectif de zéro artificialisation nette (ZAN) en 2050, qui vise à limiter l’étalement urbain. Depuis cinq ans, l’immobilier logistique connait une progression, malgré un ralentissement en 2022.
Amazon a ainsi dû renoncer à plusieurs projets, à Nantes, Rouen ou dans le Gard. Selon un porte-parole interrogé par l’AFP, le groupe, qui compte 37 sites en France, étudie « régulièrement de nouvelles opportunités pour (...) développer un réseau de proximité ». Amazon essaie toujours de privilégier les bâtiments en hauteur.
A Illiers-Combray (Eure-et-Loir), le Combray d’« A la recherche du temps perdu » de Proust, le projet « Mountpark » prévoit trois plateformes pour un total de 270.000 mètres carrés sur 60 hectares de terres autrefois agricoles. Avec à la clef, 1.000 postes créés mais aussi 1.150 poids lourds par jour. A Cambrai, E-Valley fait figure de plus grand parc logistique européen.
Schizophrénie
« Il y a une schizophrénie à réclamer toujours plus de mètres carrés comme consommateur et à ne pas en vouloir en tant que citoyen », résume pour BFTM TV Patrick Remords, du cabinet immobilier JLL. « Plus vous réduisez le nombre d’entrepôts, plus vous mettez de camions sur les routes », argumente-t-il auprès de BFM TV.
En Centre-Val de Loire, depuis 2021, une quinzaine de collectifs d’opposants y ont également vu le jour contre des projets de plateformes à Romorantin, Beaugency ou Vierzon... A Mer (Loir-et-Cher), Noé Petit, fondateur d’« A bas le béton », recense des projets qui feraient « doubler les surfaces d’entrepôts » dans cette commune de 6.000 habitants. Qui dénonce des « projets pharaoniques qui ne sont pas adaptés à nos communes ».
Pour Laurent Livolsi, directeur du Centre de recherche sur la logistique (CRET-LOG), il faudrait « revenir à une planification de l’immobilier logistique » pour ne pas « le déconnecter du transport, notamment ferroviaire, faute de quoi on s’expose à un développement anarchique ».