- France Logistique a organisé la 3e journée de la filière logistique le 21 octobre à Paris sur le thème des horizons de la logistique : économie, écologie et territoires.
Point de Cilog (comité interministériel de la logistique) en cette fin d’année. Le gouvernement a dévoilé jeudi une « Feuille de route logistique et transport de marchandises 2025 - 2026 » à l’occasion de la 3e journée de la filière logistique. Si le soutien de l’Etat à la filière est réaffirmé, peu de mesures concrètes émergent.
Pas moins de trois représentants du gouvernement sont intervenus en ouverture de la 3e journée de la filière logistique organisée par France Logistique le 21 octobre à Paris. Thomas Courbe, directeur général des entreprises, qui représentait le ministre de l’Economie, des finances et de l’industrie, a donné le ton : la nouvelle feuille de route 2025-2026 présentée à cette occasion « marque la continuité de l’engagement de l’Etat sur les sujets de la logistique ». Ce document de 6 pages qui reprend les propositions de France Logistique s’inscrit dans la continuité de la Stratégie nationale logistique de 2022 – 23 actions à conduire d’ici 2027 par les acteurs publics et privés. Pour 2025 et 2026, la feuille de route gouvernementale rappelle le besoin d’une filière logistique forte et compétitive et définit les priorités pour conforter la logistique en tant que levier de développement économique et de souveraineté nationale, de transition écologique et de développement territorial.
Aide à l’électrification des poids lourds
Au-delà du soutien réaffirmé de l’Etat à la filière, quelques nouvelles mesures se profilent en 2025. En matière d’électrification des flottes de transport routier, Olga Givernet, ministre déléguée chargée de l’Énergie, a mis l’accent sur l’électrification des poids lourds : « il faut garder le cap de 50 % de poids lourds électriques immatriculés en 2030 ». Après les dispositifs de soutien à l’acquisition et à la location de 55 M€ en 2023 et de 130 M€ en 2024, « un nouveau guichet d’aide à l’acquisition de poids lourds électriques ouvrira en 2025 », a annoncé Olga Givernet. Parallèlement, un amendement déposé à l’Assemblée nationale dans le cadre du projet de loi de finances 2025 prévoit de prolonger en 2025 le dispositif de suramortissement pour les poids lourds électriques. La ministre de l’Energie souligne que ce soutien à l’électrification de véhicules lourds doit s’accompagner de stations de recharge : « A ce jour, 12 stations de recharge poids lourds ont été installées sur le réseau transeuropéen de transport. C’est un premier pas. Nous devons aller plus loin et viser la couverture de la moitié du réseau RTE-T en 2027 ».
Aéroports régionaux, une nouvelle piste ?
En matière d’attractivité économique, le ministre délégué chargé des Transports, François Durovray, a souligné l’importance de renforcer les infrastructures logistiques de la France. Les aéroports régionaux font l’objet d’une attention particulière du ministre qui estime qu’ils « peuvent jouer un rôle plus important dans la capacité à accueillir des flux logistiques internationaux ». « Il y a un enjeu fondamental à mes yeux, poursuit-il, à ce que nous ayons une stratégie pour nos aéroports, dans le cadre d’accord bilatéraux négociés par la DGAC, afin qu’ils puissent capter davantage de flux logistiques ». Les ports maritimes restent bien sûr des portes d’entrée clé du territoire et « au-delà la logistique le long des cours d’eau ». A l’instar de l’Axe Seine, François Durovray souhaite « qu’un chantier s’ouvre sur l’axe Rhône-Saône depuis le port de Marseille Fos ». Le port transfrontalier de Strasbourg pourrait également capter des flux supplémentaires.
Soulager l’immobilier
En plein débat parlementaire sur une extension de la taxation des entrepôts, Thomas Courbe a mis en avant la volonté du gouvernent d’alléger les contraintes foncières pesant sur les entrepôts. Une enquête récemment menée par la DGITM et France Logistique auprès de 200 entreprises de la logistique établit, sans surprise, que l’accès au foncier et l’immobilier nourrissent de fait « les attentes les plus importantes » des acteurs du secteur. En réponse, le ministre a annoncé vouloir construire dans les prochains mois de nouveaux outils de planification, règlementaires si nécessaires, « afin d’avoir le bon entrepôt au bon endroit ». Les contentieux autour des projets d’immobilier logistique « sont également beaucoup remontés dans l’enquête », observe le directeur général des entreprises. Bonne nouvelle pour les acteurs de l’immobilier, le gouvernement s’apprête à « relancer le chantier simplification annoncé au printemps » .
Se félicitant de « la poursuite d’un dialogue logistique à haut niveau entre l’Etat et les acteurs économiques », la présidente de France Logistique, Anne-Marie Idrac, appelle néanmoins « à l’amplification des actions lancées avec des mesures opérationnelles et concrètes, et à la défense résolue d’une filière logistique française puissante et compétitive. »
Voir en ligne : Feuille de route logistique et transport de marchandises 2025 - 2026
Sur le même sujet
Derniers articles publiés dans les rubriques Supply Chain