Solutrans 2025 : Une vitrine pour tenter de relancer un marché des VUL électriques en perte de vitesse

- Renault Trucks
Solutrans 2025 permet aux constructeurs de mettre en avant leurs derniers modèles de VUL électriques, dans l’espoir de relancer des ventes en décroissance cette année. Une opportunité pour les startups de défendre les avantages économiques de la recharge au dépôt, et pour la filière hydrogène de marquer des points.
Ils sont certes modernes et innovants ! « Ils », ce sont les utilitaires légers électriques présentés sur Solutrans 2025, à l’image des Renault Trucks E-Tech Master et New Trafic E-Tech, des Citroën ë-Berlingo, Peugeot E-Expert, et Fiat e-Ducato Fourgon mis en avant par Stellantis ou encore du Kia PV5 carrossé par Lamberet avec un caisson frigorifique doté de la technologie Frigoline HPI récompensés par les I-nnovations awards 2025. Mais derrière la vitrine qu’offre Solutrans, la réalité économique du marché reste morne pour le VUL électrique. Sur les 9 premiers mois de l’année les ventes d’utilitaires électriques neufs ont baissé de plus de 8% en France, tandis que le Diesel représente toujours près de 90% des ventes. A l’échelle européenne, l’ACEA rappelle que « si les utilitaires électriques à batterie ont atteint une part de marché de 9,5 % au premier semestre 2025, ce chiffre reste bien inférieur aux 15 à 20 % nécessaires pour atteindre l’objectif de réduction des émissions de CO₂ de 2025 et encore plus éloigné de la réduction de 50 % requise d’ici 2030.
Selon l’association, les principaux obstacles sont l’insuffisance des infrastructures de recharge, le coût total de possession élevé et les incohérences réglementaires. L’accès limité à la recharge nocturne, le prix élevé de l’électricité et la dépendance à la recharge rapide onéreuse nuisent à la rentabilité des opérations. De plus, le poids supplémentaire des batteries fait souvent basculer les véhicules dans des catégories réglementaires supérieures, entraînant des exigences similaires à celles des camions, ce qui freine leur adoption. Les incitations fiscales pour les fourgonnettes restent nettement inférieures à celles accordées aux voitures particulières, ralentissant encore davantage les progrès.
La recharge au dépôt pour optimiser le TCO
De leur côté les fournisseurs spécialisés dans l’installation d’infrastructure de recharge au dépôt, représentés sur le salon par Mobilize, Bump, Chargepoly, Enerjump, EVBox, Powermust ou TotalEnergies notamment, expliquent volontiers que leurs solutions, associées à des logiciels de supervision intelligente de la recharge, contribuent à optimiser le coût total de possession des flottes électriques. Certains présentent des innovations portant sur l’intégration aux bornes de batteries de stockage tampon de l’électricité, permettant de l’acheter lorsqu’elle est la moins chère ou de privilégier les sources d’énergie photovoltaïque, pour ensuite la réinjecter lors du retour des VUL au dépôt.
La filière H2 au tournant
Les difficultés du marché des véhicules à batterie profitera peut-être aux acteurs de la filière hydrogène qui continuent d’avancer. Sur Solutrans, Hyliko a ainsi présenté son tout nouveau tracteur rétrofité Hy T44 Gen2 qui offre une autonomie jusqu’à 25% supérieure à celle des précédents modèles de la marque. En parallèle, sur le village Hydrogène, les réseaux Hympulsion et Teal Mobility ont annoncé la création de H2IA, une alliance européenne entre opérateurs pour mutualiser leur offre. L’objectif est de dépasser la centaine de stations en 2028 et de pouvoir accueillir 1 800 camions à hydrogène par jour.
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