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Ceci (n’)est (pas) une pomme

, par La rédaction

En juillet et août, retrouvez les Dossiers de l’été de Stratégies Logistique. L’occasion de revenir sur les grandes actualités du secteur du début d’année.

L’institut de recherche suisse Empa a développé des capteurs en forme de fruits, et se comportant comme tels, permettant de tracer les conditions de transport de cette marchandise fragile.

L’Empa, laboratoire fédéral d’essai et de science appliquée des matériaux, est parti d’un constat simple. Pendant le trajet de la plantation au rayon d’un magasin, les fruits peuvent vite pourrir. Surtout, le refroidissement n’est pas toujours garanti dans les conteneurs et les méthodes actuelles sont incapables de le mesurer de manière satisfaisante.
Jusqu’aux points de vente, les fruits sont cueillis, emballés, parfois refroidis et placés dans des conteneurs de refroidissement, expédiés pour certains par bateau, entreposés et finalement disposés en magasin. Bien que les fruits soient régulièrement examinés, certains d’entre eux sont endommagés ou pourrissent durant le voyage.
Les capteurs utilisés actuellement mesurent la température de l’air dans les conteneurs, alors que, pour l’Empa, la température qu’il faudrait suivre est celle du noyau de chaque fruit. Celle-ci pouvait jusqu’ici uniquement être mesurée de manière « invasive » : soit en enfonçant une sonde de mesure dans le noyau, soit en plaçant un capteur à l’intérieur. Pour l’Empa, ces deux solutions présentent des inconvénients. Pour la première, dans la majorité des cas, on se sert le plus souvent d’un fruit provenant d’un carton accessible mais l’on sait que les fruits entreposés près des parois externes du conteneur sont mieux refroidis. Dans le deuxième cas, le fruit est endommagé, ce qui fausse les résultats.
Pour y remédier, des chercheurs de l’Empa ont développé un « capteur de fruits ». Il prend la forme et la taille du fruit, ainsi que sa composition « simulée ». Afin de pouvoir reproduire les propriétés des différentes sortes de fruits, le fruit est radiographié et un algorithme informatique en déduit la forme et composition moyenne. Les chercheurs déterminent ensuite la composition exacte de la pulpe et la reproduisent en laboratoire, avec un mélange d’eau, de glucides et de polystyrène. Ce mélange est ensuite versé dans le moule en forme de fruit, produit à l’aide d’une imprimante 3D. À l’intérieur, les chercheurs placent le capteur à proprement parler. Le « capteur de fruit » peut ensuite suivre les cargaisons tout au long du circuit. Une fois arrivé à destination, ses données peuvent être analysées.
Le laboratoire développe un capteur pour chaque fruit, voire pour chaque variété. Il existe ainsi actuellement des capteurs différents pour les variétés de pommes Braeburn et Jonagold, la mangue Kent, les oranges, ainsi que pour la banane Cavendish classique. De tels simulateurs de noyaux de fruits existent déjà dans le cadre de la recherche mais d’après l’Empa, ils ne sont pas encore assez précis. Des sphères remplies d’eau contenant un capteur seraient notamment déjà utilisées, mais des tests réalisés par l’Empa ont démontré que leur solution fournissait des données plus exactes et simulait le comportement d’un vrai fruit.
Pour l’Empa, le suivi des conditions de transport est une question sanitaire, économique (en cas de perte de la marchandise) mais aussi d’assurance. Si un chargement ne répond pas aux exigences de qualité, le capteur permettrait de déterminer à quel niveau de la chaîne de stockage et de transport une erreur a été commise.
Les premiers résultats semblent prometteurs. « Nous avons mis les capteurs à l’épreuve dans la chambre froide de l’Empa et tous les tests étaient des succès », a expliqué le responsable du projet Thijs Defraeye. Des tests sur le terrain ont actuellement lieu chez Agroscope à Wädenswil, dans le canton de Zurich. Les chercheurs cherchent à présent des partenaires industriels.

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