Le Sénat vient de publier son rapport d’information sur les origines de l’inflation des produits alimentaires. Les distributeurs en seraient plus à l’origine que les industriels.
Ce rapport intervient dans un contexte de relations tendues, qui avait déjà donné lieu à un rappel sur les pénalités logistiques en avril dernier. Le rapport a de nouveau constaté la tendance des enseignes de distribution à maintenir, voire à augmenter, les pénalités de retard de livraison, malgré les dysfonctionnements mondiaux et alors qu’elles sont désormais strictement encadrées.
Le Sénat a plus largement enquêté sur les pratiques de plusieurs enseignes de grande distribution (sans citer de nom), accusées d’être en partie responsables de l’inflation. Quelques-unes de leurs pratiques ont été dénoncées. Des distributeurs augmenteraient les prix en rayons alors même qu’ils auraient refusé, en amont, les hausses de tarifs demandées par les fournisseurs.
Pas de hausses fournisseurs
Certains « gagneraient du temps » en laissant les renégociations commerciales annuelles s’éterniser... Le rapport cite notamment l’exemple de ruptures de contrats afin que certains distributeurs continuent à s’approvisionner à l’ancien tarif, tout en augmentant les prix dans les rayons.
En tout cas, le Sénat conclut qu’il n’y a pas de « phénomène massif de hausses suspectes des tarifs fournisseurs », alors que jusqu’ici, fabricants et distributeurs se renvoyaient la balle. « Les demandes de hausses de prix sont largement liées à la flambée spectaculaire du coût des matières premières, qui place les industriels face au choix suivant : les répercuter dans leurs tarifs, ou comprimer leurs marges, déjà malmenées par neuf années de déflation des prix », conclut le Sénat.
Coûts logistiques refusés
Pour Daniel Gremillet, président du groupe de suivi de la loi Egalim, « de toute évidence, si les distributeurs acceptent les hausses liées aux matières premières agricoles, ils refusent catégoriquement celles liées aux matières premières industrielles comme l’énergie, l’emballage ou le transport », ce qui renvoie à l’écueil principal de la loi Egalim 2, dénonçant au passage le désintérêt du gouvernement sur la question.
Les textes de la synthèse du rapport ainsi que le rapport complet sont consultables sur le site du Sénat.
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