Innovation de rupture

’éco-conception se cantonnait jusqu’à présent à un produit et à son environnement, à savoir son emballage, son transport et jusqu’à son temps de démontage dans le cas prévu de son recyclage. L’analyse du cycle de vie a toujours porté sur un produit. Le cluster logistique de la CCI des Hauts de Seine, présent sur le stand 6P54 au SITL, s’applique désormais à montrer que l’éco-conception peut s’appliquer à une production.

Comment éco-concevoir les flux de mobilier de bureau Steelcase de l’usine de Wisches près de Strasbourg, jusque là acheminé à 100% par semi remorque d’Alsace à la région parisienne ? En inventant un nouveau standard de caisse mobile, susceptible d’être transportée aussi bien par une péniche Freycinet que par un semi-remorque ou par un camion de livraison à plateau. Révolutionnaire ? Pas du tout. Le projet « Logistique Urbaine Durable pour Equipements de Bureau » (LUDEB) de la CCI des Hauts de Seine utilise au contraire les équipements existants sans modifier la réglementation et les infrastructures.

LUDEB ouvre la voie d’eau à l’ensemble des marchandises palettisées sur un réseau européen jusqu’ici sous-exploité.

En donnant à une simple péniche la possibilité d’emporter un conteneur avec une grue embarquée, LUDEB (lire p. 26) ouvre la voie d’eau pour Steelcase à 70 ports d’Ile de France. Au delà, c’est l’ensemble des marchandises palettisées sur un réseau européen jusqu’ici sous-exploité qui pourrait en bénéficier. C’est à notre sens une innovation de rupture à laquelle les partisans d’une logistique urbaine durable feraient bien de s’intéresser de près. Notre enquête sur la logistique urbaine (lire p. 28) montre pourtant que celle-ci recule au profit d’une tertiarisation de l’économie et de taxes peu soutenables.

Le premier à applaudir ce projet LUDEB à deux mains est Philippe Mangeard, créateur d’European TK’Blue Agency (lire notre interview p. 24), une agence de notation ex-financière de l’empreinte environnementale du transport. Les entreprises peuvent désormais mesurer les efforts qu’elles réalisent dans ce domaine. Innovation de rupture ?

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