- Invité au 76e congrès de la FNTR. Clément Beaune, ministre délégué en charge des Transports, a assuré que « l’Etat jouera son rôle » pour soutenir le secteur du transport routier de marchandises.
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L’inflation et la transition énergétique se traduisent par une augmentation sensible des coûts déplorent les transporteurs réunis lors du dernier congrès de la FNTR. Difficile, sinon impossible, pour les chargeurs d’échapper à cette évolution sans repenser leur flux logistiques.
« Les transporteurs n’ont pas d’autres choix de répercuter l’inflation de leurs coûts de revient dans les tarifs ». Ce constat a été dressé par Jean-Christophe Pic, président de la Fédération nationale des transports routiers qui tenait son 76e congrès, le 22 septembre à Montrouge. Confirmée par Carine Jupin, de la Banque de France, cette conclusion annonce de nouvelles négociations tendues entre transporteurs routiers et leurs clients chargeurs. Deux postes composent plus de 50 % du coût de revient moyen d’un transport routier : les charges salariales (33,5 %) et le carburant (18,3 %). Depuis le début de l’année, ces deux postes ont augmenté, respectivement, de 8 % frais de déplacement inclus, 38,8 % pour le gazole professionnel et de 19,5 % pour le gaz naturel véhicule (GNV). Ces évolutions, publiées par le Comité national routier (CNR), font suite à des hausses de même ampleur, ou très supérieures dans le cas des carburants, en 2021.
Engagements des pouvoirs publics
Pour le carburant, les chargeurs sont déjà soumis à un mécanisme de répercussion légal. Appelé aussi pied de facture, l’Etat s’est engagé à contrôler sa mise en œuvre et son respect. Il a d’ailleurs prévu que les aides à la cuve et à la pompe, dont bénéficient les transporteurs, ne soient pas prises en compte dans ce mécanisme. « Cela aurait obligé les transporteurs à donner un chèque à leurs clients », plaisante Jean-Christophe Pic. Plus globalement, « l’Etat jouera son rôle » pour soutenir le secteur du transport routier de marchandises, assure Clément Beaune. Dans son intervention qui a clôturé le congrès de la FNTR, le ministre délégué en charge des Transports a déclaré que les pouvoirs publics « sécuriseront les approvisionnements en diesel et en Adblue. Les aides à la cuve et à la pompe seront maintenues jusqu’à la fin de l’année et aucune augmentation de la TICPE n’est prévue l’an prochain ». De nouveaux mécanismes d’aides en faveur du secteur seraient en outre à l’étude dans le budget 2023, pour l’achat de véhicules « verts » notamment.
Optimisations internes à trouver
En matière de sobriété énergétique demandée au secteur par l’Etat, la FNTR estime que les transporteurs ont déjà lancé cette démarche, via le programme Engagements volontaires pour l’environnement (EVE), par exemple. Une nouvelle étape sera franchie lorsque « l’offre en véhicules et en énergies alternatives sera disponible à un coût accessible », conditionne Jean-Christophe Pic. Les chargeurs sont concernés également. Encouragée par la démarche Fret21 du programme EVE, l’optimisation de leurs besoins en transport croise, en effet, les efforts de sobriété énergétique demandés à la filière, et est le meilleur moyen de contenir l’augmentation des factures de leurs transporteurs. La réorganisation optimisée des flux de transport, assurés à 88 % par la route aujourd’hui en France, est susceptible aussi d’ouvrir de nouvelles perspectives de report modal aux chargeurs… dans la limite d’absorption du ferroviaire, de la voie d’eau et des techniques combinées.
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