C’est le nombre des entreprises de logistique prêtes à réduire leur marge ou même à subir des pertes pour maintenir leur chiffre d’affaires !
Le résultat de l’étude Plimsol, réalisée auprès de 425 entreprises de la logistique, est alarmant. Quelques statistiques tirées de l’analyse montre à quel point la rentabilité des entreprises est mise en danger par des objectifs de vente de plus en plus difficiles à tenir : 22 % des entreprises vendent déjà à perte ; 12 % des entreprises ont perdu de l’argent pour le deuxième année consécutive ; plus de la moitié des sociétés ont vu leur marge chuter ; 39 % des entreprises ont maintenu leur chiffre d’affaires mais ont réduit leur marge ; la marge moyenne du secteur atteint 2 % et le retour sur investissement moyen est de 2,8 %... Dans ces conditions, les entreprises qui tentent désespérément de conserver leurs clients ou de conclure de nouvelles affaires sont forcées de prendre plus de risques face à une concurrence très agressive. « En réduisant leur prix, en prolongeant les offres spéciales ou en améliorant leurs services, beaucoup d’entre elles doivent grignoter leurs marges pour financer tout cela », explique Florent Lavenir, analyste chez Plimsol France.
Le problème qui se pose n’est pas sur le court terme mais sur le long terme. Car une fois que les clients s’habituent à recevoir plus ou à payer moins, il est très difficile de changer ce comportement. « Beaucoup d’entreprises ne vont pas survivre aussi longtemps si l’on croit leurs résultats actuels », indique l’étude.
Celle-ci distingue ainsi 56 entreprises en perte de vitesse dont la stratégie doit changer rapidement et 180 entreprises qui sont plus robustes. « Une baisse de rentabilité pour les sociétés fragilisées aurait des conséquences dévastatrices alors que les autres pourront sans doute surmonter ce mauvais passage », conclut l’analyste.
76 % des PME ont une GPAO
3 PME industrielles françaises sur 4 sont équipées d’un logiciel de GPAO (Gestion de production assistée par ordinateur), indique le Baromètre Oracle/IDC. Cette étude cible les PME du secteur industriel, de 100 à 2 000 salariés, indépendantes ou filiales de grands groupes, soit quelque 5 300 entreprises. « Un secteur plus filialisé que les autres, puisque 75 % d’entre elles appartiennent à une autre société », précise Alain Pétrissans, analyste IDC. Les entreprises interrogées étaient équipées soit d’un PGI (progiciel de gestion intégré), pour 53 % d’entre elles, soit de logiciels de gestion spécifique, également appelés « best of breed », pour 28 %. Le restant disposant de développements spécifiques. Si l’enquête montre que 24 % des PME industrielles françaises ne sont pas équipées de logiciels de GPAO, elle souligne en revanche que celles qui le sont utilisent les logiciels de manière étendue. IDC estime qu’il y a 15 à 20 utilisateurs de ces logiciels pour 100 salariés.
Le baromètre Oracle/IDC évalue un nombre moyen de huit fonctionnalités en place au sein de ces entreprises, fonctionnalités surtout relatives à la sphère planification et, dans une moindre mesure, à la sphère métier. Près de 90 % des entreprises équipées disposent des fonctionnalités de gestion de données techniques, de gestion de fabrication, de planification de la production et de gestion des stocks. L’enquête montre aussi que les PME industrielles communiquent beaucoup avec leurs partenaires : 73 % d’entre elles utilisent des liaisons, tandis que 63 % ont mis en place des systèmes basés sur Internet. Enfin, si 68 % d’entre elles ont des outils de reporting de production industrielle, seules 40 % ont mis en place des outils de workflow.
L’enquête met en évidence une grande fidélité de la base installée vis-à-vis des éditeurs. Ainsi, 65% des PME prennent leur GPAO chez le même éditeur depuis plus de dix ans, et la plupart de celles qui ont changé d’éditeur depuis 1995 ne l’ont fait qu’une fois. Seulement 5 % des PME industrielles ont acquis un nouveau système de GPAO en 2005. Sans pour autant vouloir changer leur système de gestion de production, 21 % des PME industrielles prévoient cependant de le modifier en 2006. Parmi ces dernières, 15% souhaitent déployer leurs logiciels sur un plus grand nombre de sites, 13 % envisagent l’extension ou l’acquisition de nouvelles fonctionnalités de gestion de production, alors que seulement 8 % prévoient d’acquérir un nouveau système de GPAO.
Les raisons du renouvellement sont principalement d’ordre « business » : la maison-mère impose un changement de système dans 26 % des cas, le développement à l’international de la société est la raison dans 22 % des cas, sa forte croissance dans 14 % des cas et le développement vers de nouveaux métiers dans 13 % des cas. Les facteurs technologiques sont secondaires, qu’il s’agisse de l’obsolescence fonctionnelle du logiciel (18 % des cas) ou de son obsolescence technique (13 %). En revanche, la notion de coût n’intervient pratiquement pas dans la décision de changement de logiciel. Dans un marché plutôt statique, les intentions d’évolution pour 2006 sont donc considérables puisqu’elles touchent plus d’une PME industrielle sur cinq.
Claire Rémy
