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Didier Thibaud

Président de Demeter

, par Gilles Solard

« Concilier économie et développement durable »
Nous avons profité du lancement du chantier social et sociétal de l’association Demeter pour tirer un bilan de son action.

Stratégies Logistique : Rappelez-nous ce qu’est l’association Demeter ?
Didier Thibaud : Le club Demeter commence à avoir un peu d’existence puisqu’il a été créé en 2005. Il regroupe aujourd’hui 35 membres issus du monde industriel, distributeur, du monde universitaire ou de la recherche. C’est ce qui fait notre force. Nous travaillons sur des projets qui visent à concilier économie et développement durable. Une fois par an, nous intervenons sur des thèmes liés au développement durable : les quotas CO2 en 2006, les emballages logistiques en 2008 et la logistique urbaine en 2009 avec l’accent porté sur les nuisances sonores. Aujourd’hui, c’est un thème nouveau, celui du social puisque nous avons considéré qu’il était très important de mettre les salariés de nos entreprises au cœur de notre dispositif.
C’est pour cette raison que nous avons décidé l’année dernière de consacrer un certain nombre de projets, de tests et de pilotes sur le social, surtout pour mesurer et apprécier comment nos collaborateurs salariés perçoivent au quotidien le développement durable.

S.L. : Pourquoi l’aspect social du développement durable ?
D.T. : Lorsque l’on parle de développement durable dans nos entreprises, on l’associe aisément aux émissions de CO2, aux nuisances sonores et aux économies d’énergie… mais pas suffisamment à mon avis, à l’aspect social. Dans le projet lancé par Demeter, il y a eu 24 sous-projets et 1000 collaborateurs impliqués sur 7 entrepôts (Samada, FM Logistic, DHL, Transalliance, Stef-TFE et groupe Carrefour), sensibilisés et mobilisés sur 4 mois. C’est une belle performance. Sur tous les pilotes, le développement durable a consisté à définir 3 projets par entrepôt : tri, recyclage des déchets et économies diverses (eau, énergie…). Cela correspond à une attente très forte. Au delà du pilote pour que cela marche dans une entreprise, il faut que le management soit fortement impliqué. Je suis très content quand je vais dans un entrepôt et quand je vois des collaborateurs qui sont fiers des actions entreprises. C’est un vrai sujet de dialogue, notamment avec les partenaires sociaux. L’effet indirect dans un entrepôt se traduit par une notion de rigueur et de volonté de faire de l’excellence opérationnelle et ceci dans un esprit de respect mutuel. Quand le développement durable touche à la performance économique, on rejoint les objectifs du club Demeter qui est de concilier économie et développement durable.

S.L. : En complément du projet « social », pouvez-vous dresser un panorama des groupes de travail ?
D.T. : L’un des chantiers est la mutualisation. Nous cherchons à mettre en place une synergie entre industriels et distributeurs pour trouver des opérations de mutualisation sur certains flux. On est en train de fixer les objectifs et de créer le pilote. Concernant les emballages logistiques, nous sommes en train de voir comment on peut poursuivre les travaux qui ont été menés. L’atelier sur la saturation des moyens de transport consiste à travailler de façon très humble sur les kilomètres à vide avec des synergies amont et aval avec les industriels et les distributeurs. C’est un pilote pour lequel certains sont en train de trouver des schémas d’organisation permettant de dégager des synergies sur le plan du transport. Le groupe de travail sur la technologie véhicules est un peu différent des autres. Il s’agit de réaliser un état de l’art des technologies, tant du point de vue technique qu’outil de manutention lié aux opérations logistiques et de prioriser 2 ou 3 actions qui seront menées par les membres Demeter.

S.L. : La multimodalité est également un chantier ?
D.T. : On sait à quel point on a du mal à trouver des alternatives au 100 % route. La prestation n’est pas très structurée et les donneurs d’ordre ne sont pas complètement investis dans cette question là. Avec Demeter, on a une chance inouïe : le potentiel de volume des membres Demeter est énorme. Il suffirait tout simplement que sur une ou deux relations, on puisse mettre en commun tous ces volumes pour pouvoir largement créer une relation multimodale qui soit rentable pour les opérateurs et les donneurs d’ordre. Nous sommes dans la phase de repérage de la relation la plus intéressante pour un maximum de membres Demeter et nous allons attaquer le sujet sur le plan opérationnel. Autre sujet, les contrats et le cahier des charges. Nous sommes en train de créer une boîte à outils dans laquelle la part consacrée au développement durable pourrait prendre de l’importance. Il y a une première phase d’auto-évaluation de l’entreprise par rapport à sa responsabilité sociale et environnementale. Au deuxième niveau, il y a l’appel d’offre en termes d’éléments à recueillir pour que le prestataire puisse répondre. Ensuite, on traduit cela dans les contrats. Du coup, on a une matière et un travail extrêmement riche, et cela deviendra un outil de référence chaque fois qu’un appel d’offre est lancé.

S.L. : Où en sont les expérimentations de camion frigorifique silencieux présentées il y a quelques mois ?
D.T. : Ce projet issu d’une réflexion Demeter est un beau projet dont nous pouvons être fiers. Carrefour comme Casino avancent beaucoup. Pour Carrefour en tout cas, c’est un vrai projet d’entreprise. On y croit, on a investi de l’argent dans 40 à 45 véhicules que l’on appelle « camion dodo ». Je rappelle que ce sont des camions frigo qui font 60 décibels au lieu de 80 à 90 décibels. Ils sont utilisés pour pénétrer les centres villes. On a un plan de développement qui doit couvrir toutes les grandes métropoles sur l’année 2010. On a pris des engagements à plus long terme (3ans) avec les transporteurs et les réflexions menées dans le cadre de Demeter sont : comment faire en sorte que le « camion dodo » soit « dodo derrière » et « dodo devant ». Le « dodo devant » implique de travailler sur le moteur pour avoir un véhicule complètement silencieux. J’espère pouvoir le présenter l’année prochaine.

Propos recueillis par Gilles Solard.

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