- Le trafic fret par voie d’eau a reculé de 17,6 % en volume au premier semestre.
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Le transport fluvial de marchandises a connu un premier semestre difficile. La reprise amorcée en juin est placée sous le signe de la transition énergétique avec le lancement des « Engagements pour la croissance verte ».
Le trafic fret par voie d’eau est en dents de scie en 2020. En progression au début d’année, il a connu des baisses jusqu’à 30 % entre mars et mai dues à la crise sanitaire avant de repartir en juin. Au final, le premier semestre se solde sur un repli de 17,6 % en volume et de 15,1 % en tonnes-kilomètres. Le retour des trafics escompté au deuxième semestre est placé sous le signe du verdissement du mode annonce Entreprises fluviales de France (E2F) en assemblée générale le 8 octobre à Paris. Rassemblant toutes les composantes privées du transport fluvial (fret et passagers) depuis un an, E2F et ses membres lanceront dans les prochains mois leurs « Engagements pour la croissance verte (ECV) ».
Co-signés avec Voies navigables de France et les ministères de la Transition écologique et solidaire ainsi que de l’Economie et des Finances, ce programme s’inspire des Engagements volontaires pour l’environnement (EVE) et ses dispositifs (charte et label Objectif CO2, FRET21 et EVcom).
Approche conjointe et concertée
Les ECV se présenteront sous la forme d’une charte d’engagement collectif. Ils visent à renforcer le partenariat entre acteurs publics et privés autour de la transition écologique du fluvial. D’un côté, ils regroupent l’Etat et ses entités déléguées comme les gestionnaires d’infrastructures portuaires et fluviales, l’Ademe, ou encore, les collectivités qui souhaiteront s’associer. De l’autre, ils réunissent les opérateurs économiques, et en particulier les porteurs de projets qui souhaitent contribuer à la transition écologique et énergétique du secteur fluvial. Cette transition écologique du mode concerne à la fois l’énergie, pour atteindre les objectifs de réduction des émissions polluantes des transports à l’horizon 2050, mais aussi une amélioration de l’impact environnemental global par une meilleure gestion de ses déchets par exemple.
Inquiétudes autour des céréales et des conteneurs
Dans le cadre du plan France Relance, la voie d’eau s’est vu attribuer une dotation exceptionnelle de 175 M€ sur deux ans autour de deux priorités : soutenir ses entreprises et investir dans le réseau navigable, infrastructures et ports compris. Au-delà, l’évolution de deux secteurs dans le fret fluvial préoccupe le président d’E2F, Didier Léandri : « le premier c’est le vrac avec les céréales en raison de la très mauvaise récolte céréalière et la chute des trafics associés lors de la prochaine campagne. Le second concerne le marché les conteneurs. Le modèle économique du transport fluvial de conteneurs n’est pas stabilisé. Les opérateurs aujourd’hui ne gagnent pas d’argent dans ce secteur. La situation est particulièrement critique sur le Rhône ».
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