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Covid-19 : « Les problèmes généraux d’acheminements ont été réglés »

, par Luc Battais

Un point réalisé avec l’AUTF par Stratégies Logistique au moment même où la prolongation de la période de confinement est prolongée de deux semaines, conclut que l’essentiel a été fait en France pour adapter et stabiliser les acheminements dans les différentes filières notamment dans la filière agroalimentaire. Dans cette dernière la situation est qualifiée de « stabilisée ».

Ce 30 mars Fabrice Accary, directeur général de l’AUTF, dressant un bilan de sa participation aux travaux des commissions notamment ministérielles de gestion de la crise (voir notre article) considérait que l’essentiel des décisions destinées à maintenir la robustesse des acheminements de l’ensemble de la filière agroalimentaire ont été prises dans les deux semaines suivant l’annonce du confinement. « Les décrets et arrêtés nécessaires ont été publiés et tous les acteurs de la filière, industriels, logisticiens, transporteurs , distributeurs ont travaillé ensemble pour consolider le système d’acheminement ».

Aujourd’hui, toujours selon Fabrice Accary, « les volumes sont stabilisés, la consommation surtout des produits secs, reste à un niveau plutôt haut et les distributeurs signalent que les achats tendent à se répartir sur l’ensemble de la semaine et sur toute la journée ». Les stocks de précaution réalisés par les particuliers semblent désormais constitués.

Une situation stabilisée

Dès l’annonce du confinement, en effet, la ruée dans les magasins encore ouverts avaient provoqué une surconsommation intense à laquelle les organisations logistiques se sont adaptées assez vite.
Sur la nature des produits achetés, la grande distribution constate une baisse sensible des « achats plaisir » et des « achats d’impulsion ». Les consommateurs paraissent en outre décidés à « ne plus vouloir traîner dans les rayons d’un supermarché et privilégient désormais les magasins de proximité, les drive et le commerce électronique ».
Ces évolutions du comportement des consommateurs ont un impact direct sur la façon dont les supply-chains et les logistiques doivent évoluer presque au jour le jour.

Fabrice Accary, explique que, dans ce contexte, la problématique majeure de la gestion de crise dans la filière agroalimentaire est désormais l’absentéisme, notamment dans les entrepôts.
Les acteurs de la filière l’estiment aujourd’hui à un taux moyen de 15% avec des disparités régionales importante selon l’intensité de la crise sanitaire qui peuvent varier de 5 à 35%. Reste que le Directeur général de l’AUTF rapporte que ce taux est considéré aujourd’hui comme « gérable ». Mais jusqu’à quand ?

Moins de références mais pas de pénurie

La réponse à cette question ne peut pas être anticipée selon Fabrice Accary « l’ensemble de la chaîne se préoccupe du risque d’un absentéisme plus important, même progressif, les situations seront gérées au cas par cas mais déjà les industriels de l’agroalimentaire annoncent qu’ils seront peut être contraints dans certains cas de simplifier leurs organisations logistiques faute de personnel en nombre suffisant.
Cela aura pour effet de réduire le nombre de références livrées, mais pas la quantités de produit proposé à la vente. Les stocks de marchandises sont à un niveau normal. Il n’y a donc pas de risque de pénurie mais au lieu de trouver, par exemple, plusieurs marques de pâtes on pourra n’en trouver qu’une seule sans que les quantités globales soient réduites. »

Les prix de transport orientés à la hausse

La question des prix du transport routier prend de l’ampleur au sein des comités de gestion de crise. Plusieurs annonces d’augmentations tarifaires parfois substantielles ont été faites par des transporteurs prestataires logistiques dans le courant de la semaine écoulée.
Certains chargeurs s’en sont inquiétés, parfois directement auprès de la ministre des transports, Elisabeth Borne, à l’instar des PME fournisseurs de la grande distribution.
Fabrice Accary considère que des hausses de prix dans tous les secteurs du transport et de la logistique sont inévitables du fait de la désorganisations des chaînes logistiques dans tous les secteurs de l’économie.
Il cite l’exemple du stockage de produits surgelés arrivé à saturation qui entrainerait des pertes de productivité de l’ordre de 20%.

« Au sein des commissions intersectorielles nous tâchons de faire en sorte que les acteurs trouvent des solutions qui, au final, ne pèsent pas trop sur le coût du panier de la ménagère. Nous leur demandons déjà de se parler, de traiter les situations, là aussi, au cas par cas.
Aux chargeurs nous demandons de respecter les délais et de paiement et de maintenir avec les prestataires de transport notamment un lien au quotidien qui permette de traiter immédiatement d’éventuels litiges de façon à ne pas ralentir les acheminements »

Des sujets au cas par cas.

La question des hausses tarifaires est l’exemple des questions qui émergent dans la gestion des conséquences de la crise sanitaire sur les supply-chains.

« D’autres surgissent, inattendues, qui sont traitées très vite par les cellules de crise concernées » explique Fabrice Accary donnant l’exemple des lignes ferroviaires secondaires.
« Sur le réseau ferroviaire principal, le nouveau plan de transport fonctionne convenablement pour les marchandises, mais sur certaines lignes secondaires fréquentées par quelques industriels seulement, la fermeture d’usines sur le tracé de la ligne en réduit la fréquentation en dessous du seuil fixé par le protocole de maintenance du réseau qui en interdit l’usage sans une inspection technique.
Les industriels de l’agroalimentaire qui ont besoin d’y faire circuler leurs trains doivent donc trouver les moyens de déclencher rapidement une inspection technique. Les cellules de crises servent à cela ».

Engorgement des terminaux portuaires

Une autre difficulté logistique est en train d’apparaître dans les ports maritimes, celle de l’engorgement des terminaux à conteneurs par des conteneurs y restant stockés du fait de l’arrêt de certaines supply-chains (voir notre article à ce sujet).

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