Des supply chains toujours à risque

Alors qu’en 2022, Kyu considérait la sous capacité des fournisseurs, la hausse des coûts et la cyber-criminalité comme les trois premiers facteurs de risques des chaines d’approvisionnement, la tendance en 2023 concerne plutôt la volatilité de la demande, les pénuries de produits et les crises géopolitiques. C’est ce que révèle la 5e édition du baromètre des risques supply chain publié en partenariat avec France Supply Chain, les Arts et Métiers et l’Amrae qui s’appuie sur un sondage auprès de 100 responsables Supply Chain, Achat ou Risques.

Selon ce baromètre, après une phase intense de déstockage, les entreprises sont dans l’incertitude pour prévoir la demande à court et moyen termes, ce qui constitue aujourd’hui le risque numéro 1. Les répondants à l’enquête indiquent que le second risque tient à la pénurie de produits liée au manque de matières premières qui perdure dans certains secteurs clés. Les conflits géopolitiques actuels arrivent en 3e place du classement. Parmi les autres facteurs de risque, le manque de main d’œuvre arrive en 6e position, les pénuries liées aux évènements climatiques se classe et 8e place et les contraintes réglementaires de RSE en 10e position. La hausse des coûts, considérée en 2022 comme le second risque, est reléguée cette année à la 4e place du classement et le risque cyber à la 5e place alors qu’il figurait sur le podium en 2022.

Matrice des risques 2024

Kyu

Analyse sectorielle

L’analyse secteur par secteur du baromètre Kyu révèle des préoccupations différentes selon les industries. Ainsi dans l’automobile ce sont les défaillances des fournisseurs de rang 1 qui sont à l’origine des crises (pour 43% des sondés). Dans l’industrie aéronautique les pénuries de matières premières et de composants sont le premier facteur de risque. Dans la chimie, c’est la hausse des coûts opposée à la baisse de la demande et des stocks qui impacte les entreprises. Pour l’agroalimentaire le risque provient des dérèglements climatiques qui complexifient l’enjeu de sécuriser les approvisionnements sur le long terme.

Le focus du baromètre Kyu sur le transport et la logistique indique que la pénurie de main d’œuvre demeure problématique. « Même si les besoins se sont résorbés en Europe et aux Etats-Unis, le vieillissement des salariés, le manque d’attractivité des emplois et la hausse de la demande devraient relancer les tensions dans le futur. Le déficit structurel de capacité représente un risque majeur pour la croissance », mentionne l’enquête.

Pistes de solutions

Parmi les solutions envisagées par les répondants à l’enquête, diverses pistes sont évoquées :

• cartographier les fournisseurs à différents niveaux de la chaîne de valeur pour pouvoir réellement en estimer les risques liés à leur environnement physique et géopolitique.
• déployer des outils de veille et de traçabilité des risques supply chain.
• Investir dans le plan de continuité d’activité pour limiter les impacts des crises en identifiant les ressources clés concernées et les actions à conduire pour guider les opérations jusqu’au retour à la normale.
• Mettre en place le double sourcing et le relocaliser à proximité de la production
• Promouvoir l’auto-assurance pour moins dépendre des marchés.

L’intégralité du 5e baromètre des risques supply chain est disponible ici.