La démondialisation est-elle possible ? Il y a un an, avec les conséquences de la pandémie, les grands groupes industriels découvraient des fragilités dans leur supply chain. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Avec ce 3e confinement dans 16 départements annoncé semaine dernière, la question de la sécurisation des approvisionnements reste au cœur des préoccupations des industriels. Le cabinet de conseil en stratégie Roland Berger et l’association France Supply Chain ont sondé une centaine d’entreprises sur les enjeux stratégiques des directions des opérations.
La crise sanitaire a amené les entreprises à reformuler leurs stratégies. C’est, sans surprise, l’enseignement global de cette étude, qui identifie quatre défis majeurs pour les chargeurs :
- l’instabilité de la demande (à 67%, particulièrement dans l’agroalimentaire),
- les risques de ruptures dans la supply chain (à 61%, touchant particulièrement la grande distribution et la santé)
- l’augmentation des coûts opérationnels (à 48%, conséquence de la saturation des capacités face à la hausse brutale de la demande)
- l’empreinte environnementale (à 41%).
Pour cette étude, une centaine d’entreprises de tous les secteurs de l’économie ont été interrogées, majoritairement dans l’opérationnel. Les objectifs qui reviennent le plus souvent : améliorer le taux de service (52%), optimiser la productivité (44%) et intégrer le développement durable (34 %). Se dessinent comme réponses concrètes, la refonte des processus de planification et la reconfiguration des réseaux logistiques, ainsi que la transformation digitale. Avec en ligne de mire la prévision des ventes, l’anticipation de la demande et la détection des risques notamment.
Maîtriser les risques
La volonté profonde est non seulement d’accompagner le retour à la croissance et d’améliorer la performance opérationnelle mais aussi maîtriser les risques C’est ce dernier point qui semble plus difficile à atteindre car le choix des fournisseurs de rang 1,2 ou 3 s’appuyait jusqu’ici largement sur un historique, qui ont été complètement chamboulés depuis un an.
Il faudrait modifier profondément les chaines d’approvisionnement, en sourçant différemment et en aussi en multipliant les fournisseurs mais aussi en les relocalisant en Europe. Le cabinet PwC a identifié 113 produits potentiellement relocalisables. Selon une étude Euler Hermes, 56 % des entreprises françaises envisagent de déplacer leur site de production dans un délai maximum de deux ans. Sauf qu’en matière de supply chain, aucun changement ne pourra se faire du jour au lendemain.
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