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Comment Leroy Merlin adapte sa logistique à l’e-commerce

, par Stratégies Logistique

Interviewé par E-Commerce Mag, Olivier Vasseur, directeur des opérations logistiques de Leroy Merlin (8,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires, en hausse de 12,5 % l’année dernière), revient sur la stratégie supply chain mise en place par l’enseigne pour faire face au boom du e-commerce.

La part e-commerce du chiffre d’affaires de Leroy Merlin était en croissance de 55 % en 2021, dépassant le milliard. Chez l’enseigne de bricolage, la vente en ligne représente désormais 11 % des ventes au global. Leroy Merlin expédie ainsi chaque année près 3 millions de colis depuis ses entrepôts.

Pour mieux s’organiser face à la demande omnicanale et proposer des délais de livraison toujours plus courts, Leroy Merlin a multiplié les plates-formes passant à 17 entrepôts sur le territoire. Trois sites (Dourges, Valence et Combs-la-Ville) ont une vocation nationale, préparant 90 % des commandes en magasins et 10 % en e-commerce. Huit sites régionaux réalisent, quant à eux, 70% de cross docking, 25% de préparations en stock pour livrer les magasins et consacre les 5% restants à l’e-commerce. Trois entrepôts sont entièrement dédiés à la vente en ligne : Oignies (62), Évry (91) et Fos (13).

50% de click and collect

Chez Leroy Merlin, le click and collect représente aujourd’hui près de 50% du chiffre d’affaires réalisé en ligne. Pour ce qui est des livraison, les colis de moins de 30 kilos sont envoyés à J+1 (J+3 pour les produits encombrants). En 2021, Leroy Merlin a effectué 4 millions de livraisons à domicile. La capacité de transport est donc une question cruciale notamment lors des pics d’activité (opérations commerciales, produits saisonniers, aléas climatiques...). « Je suis convaincu que le réseau de lockers (consignes automatisées) va fortement se développer. Il viendra compléter les points relais », commente Olivier Vasseur.

Face aux restrictions de livraison dans les grandes villes, le directeur supply chain entrevoit pour Leroy Merlin, dans les prochaines années, « des hubs à proximité des grandes métropoles afin de massifier au maximum l’ensemble des commandes clients des différentes enseignes du groupe Adeo (NDLR à savoir Leroy Merlin, Weldom, Bricocenter, Quotatis, Bricoman, Kbane, Decoclico.fr, Zodio, Alice Délice, Lightonline). Il est fort probable que nous allons de plus en plus vers des mutualisations lors des tournées. »

Le défi du CO2

Pour réduire son empreinte carbone, Leroy Merlin demande à ses fournisseurs de livrer directement les entrepôts pour regrouper leurs flux pour nos magasins, en veillant à optimiser le remplissage des camions pour massifier au maximum le transport. « Concrètement, si nous prenons notre dernier entrepôt régional à Villette-d’Anthon (Isère) de 36.000 m2, opérationnel depuis juillet 2020, 7.000 camions partiront du site en 2022 et parcourront 750.000 kilomètres au global. 90 % d’entre eux utilisent des énergies renouvelables dont pour moitié du biogaz (-80% de CO2 comparé au gazole) et pour autre moitié du colza français (60% de gain carbone) », détaille le responsable logistique.

Robotisation et cobotisation

Concernant l’automatisation et la robotisation, « la logistique suit le même chemin que l’industrie automobile il y a 20 ans ». À l’été 2021, Leroy Merlin a par exemple mécanisé en partie son entrepôt national de Réau (Seine-et-Marne), plus grande plateforme logistique du réseau (72.000 m2). « Le gain est réel, puisque depuis l’ouverture de ce site, nous ne déplorons aucun accident de travail. Nos opérateurs ne portent pas les produits ce qui limite la pénibilité des tâches des collaborateurs », poursuit Olivier Vasseur dans E-commerce Mag.

Scallog a par ailleurs mis en place dans un entrepôt des robots goods to man, dédiés aux ventes en ligne. Leroy Merlin s’intéresse également à la question de la cobotisation, notamment pour les produits lourds, ainsi qu’aux exosquelettes.

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