Covid-19 : Quelles relocalisations des chaînes logistiques ?

L’étude, portant sur 3000 entreprises dans 12 secteurs en Amérique du Nord, Europe et Asie-Pacifique (en dehors de la Chine), note des signes d’un renversement de situation pour les emplois jusqu’ici délocalisés. Alors que depuis près de 30 ans, il est généralement admis que les sites de fabrication implantés des marchés émergents ne reviendraient jamais.

80 % des entreprises interrogées ont mis en œuvre ou annoncé des plans visant à relocaliser au moins une partie de leurs chaînes logistiques. Leurs objectifs : relocaliser dans les pays, être plus proche des consommateurs, ou se réorienter vers des alliés stratégiques.

Motivations financières et non financières

Sur le plan financier, ces décisions sont motivées par la montée des tarifs douaniers, alors que le développement de l’automatisation réduit de manière significative le coût de la main-d’œuvre Sur le plan non-financier, la sécurité nationale est de plus en plus importante, tout comme les préoccupations environnementales, sociétales et de gouvernance, concernant notamment les pratiques potentiellement problématiques en matière d’emploi et l’empreinte carbone associée aux longues chaînes de production.

Différent selon les continents

Les États-Unis pourraient être un grand bénéficiaire de cette relocalisation, tandis que les entreprises chinoises sont peut-être les plus menacées. Plus frappant encore, l’enquête révèle une intention quasi-universelle de faire appel à l’automatisation. Ainsi, les prévisions de Bank of America d’un doublement des robots industriels à 5 millions d’unités d’ici 2025 pourraient s’avérer prudentes.

Dans ce domaine, l’Europe fait figure d’exception, les répondants indiquant que des changements réglementaires, des avantages fiscaux et des subventions contribueront probablement autant que l’automatisation à atténuer les frictions liées au déplacement de leurs chaînes logistiques.