- ® Unilever
Malgré le manque de visibilité et l’incertitude, les supply-chain ne se sont pas effondrées face à la crise sanitaire. Les approches collaboratives et l’intelligence collective y sont pour beaucoup, aidées par les nouveaux outils digitaux dont l’intelligence artificielle selon Olivier Carnet d’Unilever.
Si les analyses et simulations qu’elle permet à des fréquences de plus en plus réduites n’ont pas permis de prévoir la crise sanitaire du Covid-19, l’intelligence artificielle a peut-être permis d’en atténuer les effets. Tel est l’avis d’Olivier Carnet invité le 8 juillet lors de la conférence « Piloter sa supply-chain dans l’incertitude : intelligence collective ou intelligence artificielle ? » qui clôturait les Journées internationales et digitales de la supply-chain.
- Olivier Carnet, directeur supply-chain & manufacturing Asie du Sud-Est/Australie d’Unilever
- ® Unilever
Pour partager sa position, le directeur supply-chain & manufacturing Asie du Sud-Est/Australie d’Unilever a cité l’exemple d’un produit désinfectant phare du groupe (Domestos) dont la demande a explosé pendant le confinement. « Avec une planification traditionnelle, il aurait fallu plusieurs mois pour adapter notre supply chain. Avec l’aide de l’intelligence artificielle, nous avons pu analyser plusieurs scénarii dans un délai très court et choisir quel scénario privilégier ». De ce choix ont découlé la synchronisation ainsi que la planification de toutes les opérations et de l’ensemble des flux associés.
Aide à la décision
Pour Olivier Carnet, cet exemple illustre l’aide essentielle apportée par l’intelligence artificielle dans les décisions prises par les supply-chain managers. « Elle permet d’aller plus vite dans l’analyse de grandes quantités d’informations hétérogènes et complexes, et transforme la nature du travail des équipes chargées du pilotage des supply-chains. De mécanique, elle devient plus analytique et plus décisionnelle face à un nombre plus important d’options ». Cette évolution est particulièrement significative pour toutes les fonctions liées à la planification de la supply. « La machine ne remplace pas l’homme. Ce qui change c’est le rapport qu’à l’homme avec la machine et l’oblige à comprendre ou à réapprendre ses nouvelles capacités mais aussi ses limites ».
Refondre les approches collaboratives
Croisant le thème de la conférence, Olivier Carnet cite un autre enseignement de la crise sanitaire : « globalement, les supply-chains ont tenu malgré des variations en termes de fiabilité et de qualité de service ». Le fruit d’un travail collectif ou « d’une intelligence collective » selon le responsable. Cette résilience avec ses hauts et ses bas a mis en lumière la nécessité d’une réflexion sur les formes et modèles des partenariats en place et à venir. « La crise a démontré que tous les maillons de la supply n’étaient pas au même niveau pour gérer une période de forte incertitude et de fortes variations de volume ». Il en conclut le besoin de poursuivre voire de renforcer la digitalisation des chaînes d’approvisionnement ainsi que les approches collaboratives.
Valables au sein des entreprises par « un décloisonnement des fonctions », ces évolutions seraient à mener également à l’échelle d’écosystèmes plus larges avec le concours des fournisseurs, clients, prestataires privés comme ceux en charge de l’organisation des transports et publics comme les douanes ou les autorités portuaires. « La crise a démontré que ces maillons étaient loin d’être au même niveau d’intégration au sein des supply-chain ». Dans cette réflexion, Olivier Carnet insiste sur la prise en compte des enjeux environnementaux pour rendre les chaînes « plus vertes, plus flexibles et plus agiles ».
Sur le même sujet
Derniers articles publiés dans les rubriques Supply Chain
Derniers articles publiés dans la thématique Supply chain management