- Barjane / Drone-explore
Afilog s’est engagée à installer 5 Mm2 de panneaux solaires sur les entrepôts de ses membres. Pour soutenir cette démarche, l’association planche sur la distribution locale de l’électricité produite aux collectivités et à leur habitants. Un moyen de nouer des relations gagnant-gagnant.
« Fournir de l’électricité verte et locale à un prix compétitif au lieu de nous taxer ». Lancée par Yannick Buisson le 13 novembre lors de la conférence annuelle d’Afilog, la formule fait mouche parmi les 130 membres de l’association. Du moins dans sa première partie au regard des débats parlementaires sur le projet de loi de finances 2025… Pour le directeur de l’expérience client, du développement durable, des solutions commerciales et des technologies de FM Logistic, « nous pourrions produire plus d’électricité verte et renouvelable que nos besoins mais la réglementation actuelle n’incite pas et ne nous permet pas de vendre cette énergie produite par nos panneaux solaires ». Un sujet sur la table d’Afilog que partage Maryne Gouhier du cabinet Bryan Cave Leighton Paisner évoquant le projet « d’un mécanisme de distribution aux riverains des entrepôts pour qu’ils puissent bénéficier d’une énergie verte à un coût accessible ».
Ajuster la mire à la logistique
-
- Conférence Afilog sur la solarisation des entrepôts le 13 novembre à Paris en présence de Marie Lebec (Députée des Yvelines), Maryne Gouhier (Bryan Cave Leighton Paisner), Philippe Boismenu (Agglomération de Moulins) et Yannick Buisson (FM Logistic)
- ED
Selon l’avocate, deux limites restreignent « le passage d’une autoconsommation individuelle à une autoconsommation collective : la puissance distribuée maxi fixée à 3 MW et la couverture géographique inférieure à 2 km. Ces critères ne sont pas adaptés aux besoins de la filière ». Pour faire bouger les lignes, Maryne Gouhier incite les adhérents d’Afilog à engager un dialogue avec les acteurs publics sur le sujet. Cet échange est considéré « primordial » pour faire évoluer les règles actuelles ainsi que dans le but « de créer un modèle industriel et économique viable à la production d’énergie verte sur nos entrepôts », souligne Yannick Buisson. Compte-tenu des investissements en jeu – 12 M€ dans le cas de FM ! – la stabilité législative est également une condition avancée.
Créer des sociétés ad hoc
Pour faciliter ce « mécanisme d’autoconsommation collective », Maryne Gouhier préconise « d’associer les communes et collectivités publiques aux projets de solarisation des entrepôts ». Cette collaboration pourrait prendre la forme « d’une prise de participation au capital d’une société de projet dédiée », explique-t-elle. Cette innovation croiserait un engagement pris en 2023 par les membres d’Afilog d’installer 5 Mm2 de panneaux photovoltaïques sur les entrepôts d’ici 2028 pour générer jusqu’à 1 300 GWh. A l’issue de la première année, le pari semble tenu puisque 1,15 Mm2 de panneaux ont été déployés produisant 115 MWh d’électricité verte et renouvelable.
Délais d’instruction, sujet (toujours) sensible
Par ailleurs, toujours lors de sa conférence annuelle, Afilog a fait le point sur la charte d’engagements réciproques signée avec l’Etat en 2021. Trois ans plus tard, l’association estime avoir respecté sa part du « contrat ». En témoigne l’adhésion de ses membres à la charte passée de 20 en 2021 à 28. « Ils sont davantage impliqués dans la mise en œuvre et le suivi des engagements. Depuis 2021, 85 projets d’immobilier logistique respectent la charte », affirme Olivier Barge, directeur général d’APRC. Ces projets représentent 2,8 Mm2 bâtis sur 6,6 Mm2 de terrain, et un sur deux a été construit sur un foncier déjà artificialisé. « A contrario, les délais d’instruction sur les ICPE restent importants : 8,2 mois en moyenne en 2024. Cela révèle les difficultés constantes à obtenir les autorisations dans les délais », se désole Olivier Barge.
Sur le même sujet
Derniers articles publiés dans les rubriques Immobilier
Derniers articles publiés dans la thématique Environnement