Le chariot touché par la crise

Le marché des biens d’équipements de manutention s’était bien tenu en 2007, notamment sur le plan des exportations. L’année 2008 contraste nettement puisque le syndicat membre de la fédération des industries mécaniques (FIM) a constaté une baisse de 9% des exportations. Une décroissance liée principalement aux mauvais résultats des ventes dans les pays développés (Espagne, Royaume Uni, Etats-Unis). L’Union européenne, qui représente les deux tiers des ventes, est aussi en baisse de 9% alors que de fortes progressions sont enregistrées sur d’autres continents (Afrique et Asie notamment).

En 2009, la situation est certes moins dégradée qu’en Espagne ou au Royaume Uni. L’Hexagone est en outre moins exposé que l’Allemagne à la baisse des investissements en biens d’équipements. Mais il faut s’attendre à une décroissance de la production de 25%, note le Cisma. L’année 2009 s’annonce donc très difficile. Pour les équipements de manutention à cycle long, les carnets de commandes sont encore bien garnis. Ce qui n’est pas le cas des chariots industriels et des nacelles, considérés comme des biens de consommation courante. « Il faut donc s’attendre à un marché inférieur de l’ordre de 15% à 25% », note Pierre Marol, pdg d’Alstef Automation et président du Cisma. Seul l’impact décisif des services devrait limiter la dégradation des résultats des entreprises.

Interrogé par le Cisma, Pierre Marol indique renforcer l’action de son syndicat à deux niveaux : sur le plan du lobbying, il cherchera à s’appuyer sur la FIM pour obtenir des mesures sur le chômage partiel, la formation et la R&D. Et sur le plan international, Pierre Marol vise des marchés actifs comme le maghreb. Enfin, le Cisma compte obtenir du gouvernement des mesures d’incitation au renouvellement de parcs de matériel de TP et de manutention, à l’image de la prime à la casse dans le secteur automobile.