Stratégies Logistique n° 192
La France, 16e ou 7e en logistique ?

Non, il n’est pas question d’annoncer ici le rang de la France au prochain classement mondial de la performance logistique. Établi par la Banque mondiale, l’indice LPI (logistics performance index) fait autorité depuis 2007 et cause le désarroi d’une filière en mal de compétitivité internationale.
Sa dernière parution, qui remonte à 2018, classe la France en 16e position sur 160 pays, loin derrière l’Allemagne (1re), les Pays-Bas (6e) ou la Belgique (3e). Cette comparaison peu flatteuse avec nos proches compétiteurs donne un cap aux plans stratégiques de l’État : en 2016, le plan France logistique 2025 visait le top 5 mondial ; l’association France Logistique, née début 2020 du rapport Daher-Hémar, table sur un retour dans le top 10 mondial. Le prochain classement, habituellement biennal, se fait donc attendre. Et pour cause : la Banque mondiale révise sa méthode de calcul. Jusqu’alors, le LPI combinait une batterie de données objectives avec la perception de transitaires internationaux et d’acteurs logistiques domestiques. La nouvelle méthodologie pourrait réserver des surprises.
Le nouvel indice ILPI serait susceptible de chambouler le classement
Toute une littérature scientifique se développe autour de la mesure de la performance économique d’un pays. L’indice logistique y fait débat. En 2019, deux chercheurs ont proposé d’atténuer le risque de biais subjectifs*. S’il ne s’agit pas de supprimer des critères mesurables uniquement par enquête (taux de service, fiabilité, transparence des transactions, etc.), Ruslan Beysenbaev et Yuri Dus proposent d’améliorer le LPI par une pondération statistique des notes, censée mieux refléter les spécificités des pays et la complexité des chaînes logistiques. Leur nouvel indice baptisé ILPI, le premier « I » pour « Integrated », serait susceptible de chambouler le classement. En reprenant les données du LPI 2018, la France gagne 9 places, se retrouvant au 7e rang mondial ! L’Allemagne perd sa pole position, rétrogradée 4e. À l’inverse, les Pays-Bas gagnent trois places (3e) et la Belgique une (2e). Le Danemark devient le champion mondial, gagnant 7 places.
Ces savants calculs, pour l’instant purement académiques, montrent combien les indicateurs de performance sont sujets à caution. Exemple récent, à l’occasion de la COP26, un sondage du Boston Consulting Group a montré que les méthodes de suivi des émissions de CO2 ont une marge d’erreur de 30 à 40 % !
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Sommaire
DECOUVRIR
- 3 Édito
- 6 L’événement
Naissance d’une filière Supply Tech ? - 8 Développement durable
InTerLUD, premier bilan
Le ferroviaire en conquête de chargeurs - 12 Entreprise
La semaine de la logistique, Ceva Logistics, FM Logistic, Colissimo… - 20 Reportage
Maxi Zoo réorchestre ses flux nationaux
Lyreco, une supply RSE
PARTAGER-COMPRENDRE
- 26 Région
Auvergne-Rhône-Alpes, une région sous tension foncière - 35 Transition énergétique du TRM
La décarbonation du transport routier, une trajectoire sans visibilité - 42 e-logistique
L’emballage écoresponsable fait un carton - 48 Grands enjeux
Multimodal #1 : quel avenir pour le wagon isolé ?
APPROFONDIR
- 50 Bilan stratégique 2021 des prestataires
Les défis de la logistique externalisée
Inflation, recrutement, omnicanalité, décarbonation, le marché de la logistique contractuelle est face à des transitions économique, sociale et environnementale.
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- 59 Chariots de manutention