Stratégies Logistique n° 195
Écoresponsabilité versus inflation

Le 28 avril dernier, Zara a mis fin à sa politique de retours e-commerce gratuits. Les clients souhaitant renvoyer leur commande doivent désormais s’acquitter de 1,95 €, à moins de déposer le colis dans une boutique de l’enseigne. Cette discrète modification tarifaire a pris la dimension d’un sujet de société quelques semaines après. De fait, dans un secteur de l’e-commerce qui a habitué les consommateurs à une
apparente gratuité de sa logistique, la nouvelle interpelle. A fortiori dans le prêt-à-porter, où les retours gratuits sont un puissant argument marketing. À tel point que des clients n’hésitent pas à commander plusieurs tailles d’un même article, voire, dit-on, à commander un vêtement pour le porter une fois avant de le renvoyer !
L’inflation pourrait faire pencher la balance vers une e-logistique plus verte
Officiellement, Zara a souhaité adresser un signal prix aux consommateurs, souhaitant par cette mesure contenir l’impact environnemental de la logistique des retours. Pour autant, il est difficile de ne pas y voir aussi les effets de l’inflation sur les maillons logistiques. Ainsi, Amazon applique depuis le 12 mai dernier un « supplément carburant et inflation de 4,3 % » sur les frais d’expédition qu’il facture à ses clients e-commerçants dont il gère la logistique. Même si en l’occurrence les retours ne sont pas concernés, la prétendue gratuité des livraisons va devenir un modèle de plus en plus difficile à tenir. Et entre motivations financières et environnementales, l’inflation pourrait devenir l’arbitre qui fera pencher la balance vers une e-logistique plus verte. Le mouvement semble amorcé.
Une large part des consommateurs se disent sensibles aux critères éthiques et durables, même si on peut douter qu’ils soient prêts à payer plus cher ou attendre un peu plus longtemps leurs commandes. De leur côté, 32 grands e-commerçants français ont signé depuis juillet 2021 une charte d’engagements visant à réduire leur impact environnemental. Non contraignants, ces engagements portent sur l’information du consommateur et le verdissement des emballages, des entrepôts et de la livraison. Dès janvier 2023, ils devront par exemple expliciter l’impact environnemental des modalités de livraison ou comment limiter les retours. Un tout premier bilan de ces engagements doit être publié en juillet.
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Sommaire
DECOUVRIR
- 3 Édito
- 6 L’événement
Transport, logistique : quels métiers pour demain ? - 8 Développement durable
- 12 Entreprise
Amazon, CMA CGM, Air France-KLM, Zalando, Intersport, Sisley, etc. - 18 Intralogistique
ID Logistics, Stow, C-Log - 20 Reportage
GRTgaz face aux défis logistiques du non-fossile
PARTAGER-COMPRENDRE
- 24 Parité
La longue marche de l’égalité hommes-femmes - 30 Transposition énergétique du TRM
Décarboner les transports d’ici 2050, un pari intenable ? - 36 Bretagne
La région veut accélérer sa transition verte - 50 Grands enjeux
Multimodal #3 : Cem’In’Eu, un modèle quadrimodal
APPROFONDIR
- 42 Pièces détachées
Le défi de la disponibilité en environnement instable
Selon leurs finalités, l’industrie ou le service après-vente, les chaînes d’approvisionnement des pièces détachées diffèrent. Mais leurs engagements en termes de qualité de service et de disponibilité sont communs.
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- 52 Panorama TMS
- 57 Systèmes automatisés