Stratégies Logistique n° 189
Les logiciels de supply-chain servicisés ?

Le top 10 mondial des éditeurs de Supply Chain Management (SCM) deviendrait-il une division logicielle de l’industrie 4.0 ? À coups de milliards de dollars, trois d’entre eux ont été rachetés par des groupes industriels ces dernières années. En avril, Blue Yonder, régulièrement classé troisième derrière SAP et Oracle, acceptait l’offre du groupe japonais d’électronique Panasonic, le valorisant à 8,5 Md$. Un an auparavant, Infor, éditeur d’un ERP et d’une suite de SCM classée dans le top 5 mondial, devenait une filiale du conglomérat industriel américain Koch Industries. En 2017, l’éditeur de SCM HighJump rejoignait Körber, groupe technologique allemand.
Ces trois mariages entre technologies industrielles et logicielles n’obéissent pas seulement à une volonté d’accroître ses sources de revenus via une filiale aux marges généreuses. Pour des industriels nés avant Internet, il s’agit aussi d’accélérer la transformation digitale de leur offre. On l’a vu avec la servicisation : le service autour du produit rapporte plus que le produit lui-même. Le pari de ces trois industriels consiste non seulement à se diversifier mais aussi potentiellement à proposer des offres combinées. Ainsi, il est prévu que les solutions de pilotage et d’exécution de la supply-chain de Blue Yonder échangent des données avec les technologies IoT de Panasonic.
Le rapprochement entre matériel et logiciel se retrouve chez les éditeurs de supply-chain.
Ce rapprochement entre matériel et logiciel se retrouve en miroir chez certains éditeurs de supply-chain. Cherchant à étendre leur couverture de bout en bout, du fournisseur jusqu’au client retours inclus, et du pilotage jusqu’à l’exécution, les logiciels les plus avancés sont capables d’exploiter les données des chaînes de fabrication dans les usines ou celles des robots dans les entrepôts automatisés. La vision d’une supply-chain autonome, pilotée principalement par l’IA, leitmotiv de Blue Yonder, et dont les opérations seraient exécutées par le même logiciel n’est peut-être pas si futuriste.
Pour d’autres, il s’agit plutôt du mariage de la carpe et du lapin. Tel est l’avis du P.-D.G. de l’actuel n° 1 des éditeurs dédiés à la supply-chain (hors ERP) encore indépendant : Manhattan Associates. Interrogé à ce sujet lors de son événement client annuel Momentum, Eddie Capel n’a pas manqué de pointer le risque de « distraction » pour une compagnie d’à la fois éditer des logiciels de supply-chain et de fabriquer des imprimantes ou des centrales électriques…
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Sommaire
DECOUVRIR
- 3 Édito
- 6 L’événement
Inflation et pénuries freinent la reprise industrielle - 10 Développement durable
Ikea mise sur l’axe Seine
L’État encourage la cyclologistique - 14 Entreprise
Trois milliards d’euros pour le fluvial
E-Valley inauguré
France Supply Chain plaide pour le durable - 22 Ferroviaire
Transport combiné, une dynamique en attente d’investissements - 24 Reportage
Kärcher France : la distribution omnicanale monte en pression
PARTAGER-COMPRENDRE
- 28 Technologies
La 5G fait ses debuts dans les ports et les usines
Condat et Alizent optimisent leurs stocks grâce à l’IoT - 32 Intralogistique
Quelle transition énergétique pour les chariots ? - 40 Textile
Qima digitalise les contrôles qualité d’IKKS
APPROFONDIR
- 42 Qu’attendre de la stratégie nationale portuaire ?
La mise en œuvre de la SNP est urgente au regard des parts de marché perdues par les ports français ces dernières années. Son succès suppose qu’à l’avenir ils soient fiables.
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- 59 Panorama TMS chargeurs
- 64 Chaîne du froid