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L’étude annuelle du cabinet de conseil bp2r menée auprès des transporteurs routiers annonce pour 2023 des revalorisations tarifaires inédites.
Sur un marché du TRM perçu comme sous-capacitaire depuis deux ans, 76% des transporteurs sondés envisagent de demander à leurs clients chargeurs une hausse de plus de 5 % pour leurs prestations de transport routier, hors gazole et hors péage de transit poids lourds. Ces anticipations de hausse pour les 12 prochains mois ont été recueillies par bp2r auprès de 111 professionnels en poste au sein d’une entreprise de transport, entre le 29/09/22 et le 28/10/ 2022. Le cabinet de conseil en supply chain spécialiste du transport de marchandises explique que les transporteurs anticipent un impact « massif » de la pénurie de conducteurs, qui s’est déjà traduite par des augmentations accordées à leurs chauffeurs, conjuguée à la hausse de leurs coûts de production plus encore que celle des énergies.
A cela, il faut ajouter un rapport de force « très favorable » qui permet aux transporteurs d’être confiants sur leur capacité à répercuter ces hausses note l’étude. « La pénurie de conducteurs contribue à tendre une offre capacitaire toujours limitée. Sur ce point, les transporteurs ont semble-t-il compris qu’ils avaient des cartes en main, notamment via les revalorisations salariales qu’ils ont accordées pour redonner de l’attractivité au métier de conducteur » commente Luc Chambonnière, Carrier Practice Director de bp2r.
- Revalorisations tarifaires prévues
- Pourcentage moyen de revalorisation tarifaire (hors gazole, hors péage de transit poids lourds) pour des prestations de transport routier pour les 12 prochains mois
- bp2r
Décarbonation et digitalisation en chantier
Ces hausses de tarifs, parfois au-delà des indices CNR, devraient aussi servir à « financer des investissements plus que nécessaires en termes de décarbonation et de digitalisation » rappelle bp2r. Sur ces deux points, le cabinet pointe le retard pris sur la digitalisation du TRM, « l’un des principaux freins aux optimisations stratégiques, tactiques et opérationnelles qui manquent encore cruellement à beaucoup d’acteurs du secteur ». Quant à la décarbonation, la mesure fiable et actionnable des émissions de GES ne semble pas acquise non plus : seuls 53% des transporteurs affirment l’avoir mise en place.
En termes de volume transporté, après une année 2022 en nette décélération en partie imputable au conflit en Ukraine, les transporteurs se montrent peu optimistes pour 2023. La part des répondants anticipant la croissance de leur activité baisse de 29 points par rapport à 2021 et stagnation ou récession sont désormais majoritairement attendues.
Voir en ligne : https://bp2r.eu/publications/sondag...
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