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Le cabinet Arthur Loyd Logistique considère 2024 comme la plus mauvaise année depuis 10 ans pour le marché « utilisateurs » de l’immobilier logistique mais observe un retour à la normale côté investissements.
Selon le cabinet d’Arthur Loyd Logistique, l’atterrissage de la demande placée logistique à échelle nationale en 2024 peine à atteindre 2,6 millions de m². Il s’agit d’un niveau en retrait de 29 % par rapport à la moyenne quinquennale et qui flirte avec les volumes observés au cours de la première moitié de la décennie 2010. « L’année 2024 aura été indéniablement difficile pour les utilisateurs, qui ont subi tour à tour la dégradation du climat économique, amplifiée à mi année par l’instabilité politique. L’absence de budget obscurcit la vision des acteurs logistiques qui sont contraints de se montrer prudents. En réalité et à contexte inchangé, la frugalité restera de mise » indique Didier Terrier, directeur associé d’Arthur Loyd Logistique.
Au total, 10 transactions supérieures à 60 000 m² - dont 2 supérieures à 100 000 m² - ont été signées en 2024, un niveau quasi-record et ce dans un contexte morose. « Ces transactions de grandes tailles, pour l’essentiel, relèvent d’opérations initiées depuis plusieurs années, à l’instar d’Ikea à Limay (78) ou Amazon à Colombier-Saugnieu (69), ce qui explique leur inscription à contre-courant de la conjoncture. En réalité, en excluant ces opérations exceptionnelles, les prestataires logistiques s’illustrent comme les principaux faiseurs du marché ». Toutefois, l’année 2024 pourrait être celle du retour des e-commerçants. « Amazon entérine cette année, en propre ou par l’intermédiaire de prestataires, trois nouvelles implantations, preuve de la confiance que le premier pure player mondial place en l’économie française. Vente-Unique.com et Aosom ont également concrétisé leurs mouvements et d’autres pourraient suivre en 2025 » prédit Didier Terrier.
Le marché de l’investissement plus positif
Avec plus de 3,8 milliards d’euros mobilisés sur le segment au cours de l’année 2024, le marché logistique semble s’être relevé de la violente crise traversée l’année précédente : le volume a plus que doublé par rapport à 2023. L’atterrissage 2024 s’inscrit légèrement en deçà de la moyenne quinquennale. « Avec plusieurs portefeuilles signés au dernier trimestre et en cours, le retour du core devrait définitivement se confirmer courant 2025 », estime Nicolas Chomette, directeur associé en investissement chez Arthur Loyd Logistique.
Les portefeuilles de grands volumes – supérieurs à 100 millions d’euros -, très en retrait en 2023, confirment leur retour, traduisant la confiance que placent les porteurs de projets dans la restauration du marché. Ainsi, la taille moyenne d’une transaction s’élève à 55 millions d’euros en 2024. « Sans pour autant retrouver les niveaux records atteints en 2021 et 2022, les volumes engagés semblent se normaliser autour d’un seuil compris entre 3,5 et 4,5 milliards d’euros annuels. Le marché gagne en maturité et démarre un nouveau cycle, peut-être encore plus robuste que le précédent », ajoute Nicolas Chomette.
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