GSE : « La chute de la demande placée est conjoncturelle »

En logistique, « le prix est désormais le premier critère pour nos clients », constate Roland Paul. Du coup si le président de GSE, filiale du groupe allemand Goldbeck, déclare conserver ses parts de marché, c’est à l’issue « de grosses bagarres tarifaires. Quant à notre charge de travail en France, elle est identique à 2022 et 2023 », confie-t-il. Pour le contractant général, la chute de 30 % de la demande placée dans l’immobilier logistique français « n’est pas structurelle  ». Pour s’en convaincre, Roland Paul souligne le rebond des investissements dans le secteur. « Il devrait entraîner une reprise de la construction, en blanc compris. Les opérations à forte valeur ajoutée permettent aussi de nous différencier comme les projets menés sur des friches à réhabiliter ou les bâtiments multi-niveaux qui hébergent souvent un mix d’activité ». Aujourd’hui, les projets GSE sont réalisés à 60 % sur des terrains déjà artificialisés ou anthropisés affirme le dirigeant. Lequel voit aussi dans «  la croissance continue des espaces commerciaux disponibles (estimés à 3,1 Mm2)  » un potentiel foncier pour les projets logistiques futurs. Enfin il y a une vie «  hors dorsale » rappelle-t-il en citant les développements GSE dans des bâtiments neufs proches du Havre et de Dunkerque.

Projets XXL en rénovation et extension

Bâtiment à étages construit par GSE à Tremblay-en-France. Entreprise à mission, GSE déclare une part de près de 20 % sur le marché de la construction d’entrepôts de plus de 15 000 m2 en France.

GSE

Réalisant les deux tiers de son chiffre d’affaires (875 M€) dans la logistique, GSE estime sa part à 18,9 % sur le marché de la construction d’entrepôts de plus de 15 000 m2 en France. « Elle s’élève à 10 % en Italie, 4 % en Allemagne, 3 % en Espagne et entre 20 et 30 % au Portugal selon les années et les projets », complète Roland Paul. En 2024, GSE mène d’ailleurs deux opérations de plus de 100 000 m2 au Portugal et une de plus de 80 000 m2 en France pour Intersport. Cette dernière combine nouveaux bâtiments et rénovation de surfaces existantes. Malgré des recours plus nombreux relève Roland Paul, « les entrepôts XXL continuent de croître avec une part de plus en plus importante de projets mêlant extension et rénovation. Les rénovations concernent par exemple l’éclairage, le dallage, l’isolation, le chauffage voire le renforcement des charpentes pour recevoir des panneaux photovoltaïques  ».

Réduire l’empreinte environnementale

Entreprise à mission depuis l’an passé, GSE s’est fixé plusieurs priorités : «  renforcer la collaboration avec les entreprises locales et l’économie circulaire, préserver voire développer la biodiversité dans les projets et réduire leur empreinte carbone ». Selon Roland Paul, leur mise en œuvre passera notamment « par une plus grande utilisation de matériaux recyclés et de meilleurs outils de mesure des émissions de gaz à effet de serre comme de la biodiversité ». Depuis 2023, « 100 % de nos nouveaux projets utilisent des bétons bas carbone pour les dallages et en 2025, les émissions de nos nouveaux bâtiments seront monitorées tout au long de leur vie », confie-t-il. Ces démarches devraient soutenir aussi sa nouvelle unité d’affaires spécialisée dans la construction de data centers.