Un nouveau règlement européen sur les emballages et leurs déchets devrait fixer des obligations supplémentaires à tous les acteurs de la supply chain. Smurfit Kappa les a déjà intégrées dans ses cartons d’emballage, avec aussi des outils d’optimisation pour ses clients. La fusion avec WestRock est en bonne marche.
Mi-mars, Parlement et Conseil européens sont parvenus à un accord sur un projet de règlement consacré aux emballages et à leurs déchets. Au sein d’une démarche d’économie circulaire, ce règlement, qui doit être encore approuvé par le Conseil européen, vise à réduire, réutiliser et à recycler les emballages, voire à en interdire certains d’ici 2030, comme plusieurs plastiques à usage unique. A cet horizon, l’Union devra diminuer ses emballages de 5 %, puis de 10 % en 2035 et de 15 % cinq ans plus tard. A l’attention des acteurs des chaînes d’approvisionnement, logisticiens et chargeurs en tête, le texte européen fixe aussi un taux d’espace vide maximal. Il doit s’élever à 50 % pour les emballages groupées, de transport et du e-commerce. En parallèle, importateurs et fabricants devront veiller à ce que le poids et le volume de leurs emballages soient réduits au maximum. Enfin, tous les conditionnements devront être recyclables et détenir des matières recyclées a minima avec le réemploi en ligne de mire, dès que cela est possible.
90 % de cartons recyclées
Chez Smurfit Kappa, l’un des principaux producteurs d’emballages à base de papier dans le monde, ces mesures semblent avoir été anticipées. Lors d’un événement commercial dans la Drôme le 10 juin, le groupe irlandais l’a confirmé à ses clients français. Fort d’une quarantaine de sites industriels employant plus de 4000 personnes en France, « Smurfit Kappa est un acteur majeur du recyclage des papiers et cartons. Recyclés, ils constituent une matière première importante pour nos papeteries et usines d’emballages », confirme Andrew Coffey. Pour le P-dg de Smurfit Kappa France, « le taux national de collecte des cartons usagés industriels s’élève à plus de 90 % ». Ce volume record est recyclé à hauteur de 80 % selon Citeo, l’un des deux éco organismes chargés de la collecte et de la valorisation des cartons usagés industriels et ménagers en France.
Dans le cas de Smurfit, « l’un des premiers recycleurs de cartons en Europe » affirme Andrew Coffey, « nous incorporons 90 % de matières recyclées. Nous pouvons produire des cartons de qualité avec 100 % de cartons recyclés mais certaines filières, dont alimentaires, exigent des fibres vierges ». Ces dernières facilitent aussi la production des emballages cartonnés composés en majorité de matières recyclées.
Outils d’optimisation
Les industriels, distributeurs et leurs prestataires de services, dont logistiques, sont les premiers concernés par le nouveau règlement européen. A leur attention, Smurfit a développé plusieurs outils pour les aider à optimiser les emballages sur leur chaîne d’approvisionnement. Parmi eux, le simulateur Smart Supply agrège une centaine de leviers et critères paramétrables. A l’issue de ses simulations, il dresse des bilans économiques et environnementaux sur le poste emballage de l’entreprise, ainsi que des préconisations pour l’optimiser. Pour le secteur e-commerce exclusivement, eSmart est une autre application avec des objectifs économiques et environnementaux identiques. La diminution du vide peut être l’une des finalités de ces outils.
Fusion
Sous peu, Smurfit Kappa va changer de taille et se hisser parmi les leaders mondiaux sur le marché de l’emballage. La Commission européenne a approuvé le 8 avril dernier sa fusion avec le groupe américain WestRock. Le nouvel ensemble devrait peser 34 Mds $. « Nos offres dans les cartons plats et ondulés sont complémentaires », assure Andrew Coffey. Pour Smurfit, ce rapprochement devrait renforcer aussi ses offres dans les machines automatisées d’emballage.
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